Les associations « Femme et citoyenneté» et « Aswat Nissa » ont appelé lundi à la mise en place d’une stratégie nationale multisectorielle de lutte contre les violences conjugales et de prévention des féminicides conjugaux.
Dans un communiqué conjoint publié suite à la survenue d’un nouveau féminicide le 06 avril en cours, les deux associations ont souligné la nécessité d’accorder l’importance requise aux demandes de protection faites par les victimes comme le prévoit l’article 26 de la loi n°58/2017.
Selon le communiqué, la victime du 06 avril en cours a été tuée par son ex mari qui a également assassiné sa mère et son oncle maternel.
Pourtant, d’après la même source, la victime avait alerté les autorités sur les menaces qu’elle avait reçues de la part de son ex-mari. « Cependant, ses craintes n’ont pas été suffisamment prises au sérieux », indique le communiqué.
Les deux associations estiment que ce crime révèle une fois de plus les failles dans l’application de la loi 58/2017 , la prise en charge des femmes qui signalent les violences et la faiblesse des autorités à mesurer le danger pour les victimes de violences conjugales et à prendre les mesures nécessaires pour les protéger.
Dans ce contexte, elles appellent à l’ouverture par les ministères de l’intérieur et de la justice d’une enquête sur le traitement de la plainte déposée par la victime quelques jours avant son assassinat.
Il convient également de renforcer la formation des agents des unités spécialisées et des magistrats et de développer leurs moyens matériels, selon le communiqué.
Les associations appellent aussi à la publication du rapport sur les féminicides élaboré par le ministère de la famille, de la femme, de l’enfance et des séniors et à l’activation effective du conseil scientifique de l’Observatoire National des violences à l’égard des femmes pour qu’il inscrive dans ses priorités une réflexion sur la lutte contre les féminicides en collaboration avec les organisations de la société civile féministes et travaillant sur les droits humains.
Les associations rappellent qu’en 2023, 25 féminicides ont eu lieu.