La paix sociale dépend en Tunisie de l’accès à l’eau (FTDES)

A l’occasion de la célébration vendredi, de la journée mondiale de l’eau, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) a publié une note dans laquelle il attire l’attention sur la gravité de la situation dans le pays dans ce domaine en raison de l’accès de plus en plus difficile à l’eau rappelant que la paix sociale dépend dans une grande mesure de cette denrée.

Le forum rappelle que 397 mouvements de protestation réclamant l’accès à l’eau ont été enregistrées en 2023 et qu’à l’heure actuelle plus de 650 000 personnes en Tunisie sont toujours privées d’eau à domicile, dont une bonne partie réside dans des zones rurales isolées.

Selon le forum, “12 % de l’ensemble des établissements éducatifs sont totalement privés d’eau. Alors que 834 écoles sont approvisionnées par des associations de distribution d’eau, qui souffrent à leur tour de problèmes matériels et structurels entraînant des interruptions fréquentes de l’approvisionnement en eau. Environ 128 écoles primaires sont dépourvues d’unités sanitaires, dont 74 sont concentrées dans les gouvernorats du centre-ouest (Kasserine, Sidi Bouzid, Kairouan)”.

« Le manque d’eau a eu de graves conséquences sur la santé des élèves, avec la propagation de l’hépatite virale, note encore l’organisation.

Le FTDES attire l’attention également, dans son texte, sur l’exacerbation des changements climatiques et la succession des années de sècheresse ce qui a entraîné une pression plus grande sur les ressources et le démarrage d’une nouvelle phase de pénurie d’eau d’autant que la part de la population dans ce domaine ne dépasse pas les 350 mètres cubes par an et par habitant.

Il rappelle que « l’eau joue un rôle vital pour assurer la sécurité alimentaire » et que « la pénurie aiguë de cette ressource avec l’exacerbation du changement climatique et la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes a affecté négativement le processus de production agricole et a provoqué la perte de nombreuses denrées alimentaires utilisées par les Tunisiens mettant en garde contre des politiques agricoles et économiques marginalisant la sécurité alimentaire en général.

Face à cette situation, le Forum appelle dans son texte, à fournir l’eau à tous les citoyens sur un pied d’égalité et à traiter cette richesse dans le cadre d’une approche respectant les droits humains.

Il appelle notamment à accélérer l’examen du projet du code de l’eau en tenant compte des propositions de la société civile dans ce domaine et à adopter une politique efficace de mobilisation et de stockage des eaux pluviales.