Le président de la République, Kaïs Saïed, a souligné jeudi, au palais de Carthage, la nécessité d’accélérer l’élaboration d’une stratégie nationale pour le transport en commun afin de le sortir de la situation déplorable dans laquelle il se trouve en raison des politiques adoptées depuis le début des années 1990, lesquelles l’ont anéanti ainsi que bien d’autres services publics.
« Il est impératif d’identifier des solutions temporaires aux citoyens qui passent chaque jour de longues heures à attendre l’arrivée des moyens de transport public », a-t-il ajouté, lors de son entretien avec Sarah Zaafrani , ministre de l’Équipement et de l’Habitat et chargée de la gestion du ministère du Transport, .
Il est inacceptable que le nombre d’autobus dans le grand Tunis soit d’environ 300 et que le nombre de wagons de métro ait diminué d’environ trois quarts », a affirmé Saïed, dont les propos sont rapportés par la présidence de la République.
Le chef d’Etat a souligné que le droit au transport est un droit constitutionnel et que chaque citoyen a le droit de se déplacer dans des conditions optimales de sécurité et à des horaires déterminés.
« Si la Tunisie souffre de la situation catastrophique du transport public en raison du manque de financement, comment peut-on puiser autant de fonds pour importer des voitures de luxe, dont un nombre considérable (près de 10000) entrent au pays environ tous les deux mois ?” s’est-il demandé.
Le président de la République a également évoqué le problème du transport collectif privé, qui « ne peut pas être une solution de rechange, compte tenu des conditions inhumaines caractérisant ces services outre les risques que font courir ces moyens de transport aux passagers.
L’entretien a également, porté sur la situation de la compagnie aérienne nationale Tunisair, « dont la qualité des services s’est dégradée progressivement, nécessitant une intervention urgente pour la revitaliser et lui redonner son éclat », lit-on de même source.
Le président de la République a souligné que la crise de Tunisair ne se limite pas à la corruption qui y sévit et aux nominations illégales qu’elle a connues depuis 2011. Elle a pour ultime objectif sa privatisation. Il a également tenu à souligner qu’il n’y aura aucune privatisation, « ni pour les services terrestres ni pour les services aériens», et que des mesures seront prises pour que cette institution prospère de nouveau et soit débarrassée de ceux qui ne cherchent qu’à dilapider les acquis de la Tunisie.