L’association « Aswat Nisaa » (Voix des femmes) a présenté, aujourd’hui jeudi, une étude évaluant les performances du ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des personnes âgées, à travers l’indicateur de genre le « Gender Meter », lors d’une conférence de presse tenue au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT).
Le conseiller juridique de l’association, Ahmed Moqaddem, a souligné dans son intervention que le ministre de la Femme a émis 87 décisions au cours de l’année 2023, dont la plupart concernaient des nominations et des promotions soit un taux de 86%, tandis que certaines sont relatives à des questions d’ordre organisationnel et structurel du ministère.
Il a jugé inacceptable que le travail du ministère se concentre uniquement sur les aspects administratifs sans élaborer un plan d’action clair pour promouvoir la situation de la femme tunisienne qui, selon lui, est confrontée à de nombreux dangers, dont le plus important est le taux croissant de féminicides.
L’association a déclaré que le « Gender Meter » a basé son évaluation des performances du ministère de la Femme sur la collecte de données provenant de plusieurs sources, notamment les statistiques officielles et les activités du ministère au cours de l’année 2023, les études publiées sur son site Internet, et les décisions et arrêtés réglementaires publiés au JORT.
Moqaddem a ajouté que la stratégie de communication du ministère de la Femme se limite à présenter les intentions, car sa vision de la question de l’autonomisation économique comprenait de multiples programmes sans aucun résultat tangible en particulier, étant donné que le taux de chômage des femmes a atteint 21%, contre 13 % pour les hommes.
Il a souligné que le nombre des féminicides documentés en Tunisie a augmenté au cours de l’année 2023, puisque les statistiques ont montré que 54 % des vicitimes sont tuées par le conjoint, que 8% des crimes sont commis contre la sœur ou la fille et que 4 % des crimes sont commis contre les femmes immigrées et des jeunes filles qui n’ont aucun lien de parenté avec le criminel.
Le présentateur a qualifié de “faible” la performance du Ministère de la Femme en matière d’encadrement des femmes, soulignant que 38 % des homicides ont été commis à l’aide d’un couteau et 29 % à l’aide d’un objet pointu.