L’Association Intersection pour les droits et les libertés indique dans son rapport annuel sur les violations des droits de l’homme en Tunisie que l’année 2023 a connu de nombreux procès d’opinion ciblant différentes catégories de Tunisiens dont des journalistes, des hommes politiques, des défenseurs des droits humains et des syndicalistes.
S’exprimant, mardi, en conférence de presse, au siège du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT), les membres de l’association ont dressé le bilan des “violations des droits humains” entre janvier et décembre 2023, la multiplication des arrestations et des poursuites judiciaires engagées contres les activistes dans le domaine des droits de l’homme, les syndicalistes, les opposants politiques, les journalistes et les blogueurs.
Dans son rapport, l’association évoque, notamment, la prolongation de la période de détention des personnes accusées dans l’affaire dite de “complot contre l’Etat”, la comparution des journalistes en vertu du décret-loi 54 en date du 13 septembre 2022 relatif à la lutte contre les infractions se rapportant aux systèmes d’information et de communication ainsi que sur la base de la loi de lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent.
Le rapport cite, également, l’arrestation, le 3 octobre 2023, de la présidente du Parti Destourien Libre (PDL) Abir Moussi à l’entrée du Palais de Carthage, alors qu’elle venait déposer un recours contre les décisions de la présidence de la République relatives à l’élection des conseils locaux.
Intersection pour les droits et les libertés recense 115 violations des droits humains commises en 2023 dont 19 cas de poursuites judiciaires sur la base du décret-loi 54 ciblant 4 journalistes, 7 avocats, 2 activistes de la société civiles et 3 appartenant à d’autres secteurs d’activité.
Selon le rapport, la presse est le secteur le plus visé dans la mesure où le syndicat des journalistes a enregistré 237 violations entre janvier et octobre 2023.
Créée en 2020, Intersection pour les droits et les libertés, s’identifie comme organisation indépendante de la société civile concernée par les questions ayant trait aux droits humains. L’association œuvre au renforcement des notions des droits humains, de la démocratie et des libertés et à la promotion des pratiques qui respectent ces valeurs.