L’enseignement de l’éthique dans les établissements supérieurs Tunisiens : Un déficit alarmant

Une enquête élaborée par le bureau régional de l’organisation “Globethics” couvrant la région MENA a indiqué que “plusieurs lacunes ont été enregistrées concernant l’enseignement de l’Ethique dans les établissements de l’enseignement supérieur en Tunisie” selon le directeur du Bureau, Kamel Ayadi.

Lors d’une journée d’études tenue mercredi à Tunis sur “la Place de l’Ethique dans l’enseignement supérieur en Tunisie”, Ayadi a indiqué que parmi les lacunes identifiées par l’enquête figurent essentiellement le manque de l’enseignement de l’Ethique dans le système de l’enseignement supérieur public et privé en Tunisie, et sa non-institutionnalisation en plus de l’absence d’un cadre éducatif spécialisé et des mécanismes de régulation pour faire face à des comportements contraires aux principes de l’éthique.

Il a expliqué que l’élaboration de cette enquête reposait sur la réalisation d’un questionnaire couvrant 303 établissements universitaires, dont 15 % appartenant au secteur privé et 85 % au secteur public.

Le directeur du Bureau régioal de GlobeEthics, a présenté un aperçu sur les problématiques liées à l’Ethique dans les établissements du supérieur indiquant que 68% des établissements universitaires tunisiens ne disposent pas d’un cadre spécialisé dans le domaine de l’Ethique et que 40% de ces établissements n’enseignent pas l’Ethique.

L’enquête a aussi révélé que seulement 30% des directeurs d’université interrogés ont confirmé la présence d’un intérêt pour ce sujet, tandis que 70 % d’entre eux ont reconnu le manque d’intérêt suffisant pour l’enseignement de l’éthique.

Les résultats de l’enquête ont montré que le phénomène de tricherie constitue le comportement contraire à l’éthique le plus répandu dans les établissements d’enseignement supérieur tunisiens avec un taux allant jusqu’à 53 %, suivi du plagiat à 48 %, puis du favoritisme à 27 %, du harcèlement à 20 % et enfin, les conflits d’intérêts à 14 %.

Le rapport accompagnant les résultats de l’enquête indique que 31 % des directeurs d’établissements universitaires admettent l’absence de mécanismes permettant de signaler ces violations et pratiques contraires à l’éthique.