L’Observatoire Chahed pour le contrôle des élections et des transitions démocratiques a enregistré, lors du deuxième tour des élections locales, de nombreuses infractions électorales.
Selon l’Observateoire, certaines infractions pourraient être qualifiées de crimes électoraux, telles que l’influence exercée par des représentants de candidats ou leurs proches sur le choix des électeurs à l’intérieur ou aux abords des centres de vote ou la présence de candidats dans les centres de vote.
Dans une conférence de presse, lundi, le directeur exécutif de l’Observatoire, Naceur Harabi, a indiqué que les observateurs ont relevé des cas de violation du silence électoral dans de nombreux bureaux de vote à travers les différentes régions, expliquant que certains candidats continuaient de faire campagne électorale dans et aux abords des centres de vote dans plusieurs circonscriptions électorales.
Le représentant d’un candidat, a-t-il précisé, introduisait lui-même les bulletins de vote dans l’urne sans aucune réaction du président du bureau et ce, dans le centre de vote de Khamouda Nord, (gouvernorat de Kasserine).
Il a également rapporté l’absence de certains membres des bureaux de vote à l’ouverture des centres, le manque de formation des membres des bureaux dans plusieurs centres, les restrictions imposées aux observateurs et l’interdiction à certains d’entre eux d’accéder aux centres de vote sous prétexte de l’invalidité de leur carte d’accréditation.
L’Observatoire Chahed a déployé dimanche 44 coordinateurs régionaux et 255 observateurs dans les différentes circonscriptions électorales à travers le pays, soit en moyenne un observateur pour chaque délégation.
L’Observatoire a insisté sur l’importance de prendre en considération ses observations et recommandations et de poursuivre les auteurs des crimes électoraux, que ce soit pendant la campagne électorale, la période de silence électoral ou lors de l’opération de vote et de dépouillement.
Il a également insisté sur l’importance de publier tous les procès-verbaux enregistrés par les agents assermentés de l’Instance supérieure indépendante pour les élections et de travailler à améliorer la qualité de la formation dispensée aux présidents et membres des bureaux de vote.
Il a aussi appelé à la révision des textes relatifs aux élections et à l’adoption d’une loi définissant les compétences des conseils locaux dans les meilleurs délais.