Le président du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) Zied Dabar a condamné, lundi, l’émission d’un mandat de dépôt contre le journaliste Zied El Heni, appelant tous les journalistes à assister à une réunion mercredi pour examiner les formes d’escalade à entreprendre, en protestation contre cette décision de justice.
Plus tôt dans la journée, le ministère public a émis un mandat de dépôt contre Zied El Heni, pour atteinte à autrui sur les réseaux publics, au sens de l’article 86 du Code des télécommunications. Une audience a été fixée le 10 janvier pour examiner l’affaire.
Dans une déclaration de presse devant le Tribunal de première instance de Tunis, Dabbar a souligné que cette décision constitue un message clair des autorités pour dire le peu de cas accordé à la liberté et au respect des procédures judiciaires.
Selon le président du SNJT, cett décision traduit “l’usage excessif du pouvoir judiciaire etle désir apparent de nuire au journaliste Zied Heni et de faire taire tous les journalistes ainsi que toux ceux qui osent exprimer une opinion sur un ministre ou un responsable.
De son côté l’avocat Ayachi Hammami, a expliqué que Zied El Héni n’a pas comparu devant le juge d’instruction.
La décision de déférer El Héni devant le Conseil criminel près le Tribunal de première instance de Tunis, pour atteinte à autrui à travers les réseaux publics, de Tunis a été prise par le ministère public au sens de l’article 86 du Code des télécommunications, a-t-il précisé.
Hammami a ajouté qu’il aurait été plus judicieux de fixer une audience mercredi tout en maintenant le journaliste en état de liberté après avoir ramené le motif de l’affaire du crime au délit.
Un rassemblement de protestation a au lieu ce lundi, devant le Tribunal de première instance de Tunis, à l’appel du SNJT.
Ce mouvement intervient suite à la décision, annoncée, samedi dernier, de prolonger de 48 heures, la mise en garde à vue de Zied El Héni.
La famille de Zied El Héni, des journalistes et des activistes de la société civile ont pris part au rassemblement de protestation.
Ils ont dénoncé ” l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire pour harceler les journalistes et les opposants du pouvoir en place “.
Pour rappel, le procureur de la République près le Tribunal de première instance de Tunis a décidé, le 28 décembre écoulé, de placer Zied El Héni en garde, après avoir été auditionné par la 5e brigade de la Garde nationale à El Aouina.
Le journaliste est accusé d’avoir porté préjudice au ministre du Commerce lors d’une intervention sur les ondes de la chaîne de radio privée ” IFM “.