Le gouvernorat de Monastir est considéré comme une région attractive d’investissements et qui dispose de ressources humaines énergiques et entreprenantes.
La région compte plusieurs pôles industriels et prend appui sur un tissu économique diversifié qui offre de grandes opportunités d’investissement.
Le gouvernorat de Monastir domine la mer Méditerranée au nord et à l’est, et est bordé au sud par le gouvernorat de Mahdia et à l’ouest par le gouvernorat de Sousse. Il est habité par 611118 habitants sur une superficie de 1024 km2, administrativement divisé en 82 imadas, 31 municipalités et 13 délégations.
Industrie : secteur prometteur freiné par une juridiction surannée
Le gouvernorat de Monastir compte 1650 entreprises industrielles employant 10 agents ou plus, dont 600 entreprises actives dans le secteur du textile et de l’habillement, parmi elles, l’on compte 490 entreprises entièrement exportatrices.
La région se distingue également par la présence d’une vingtaine d’entreprises opérant dans l’Industrie 4.0 (aussi appelée industrie du futur ou quatrième révolution industrielle qui comprend une nouvelle génération d’usines connectées, robotisées et intelligentes), pour la plupart dans le secteur du textile et filières annexes, selon Mustafa Ben Tkaia, président de l’Union régionale de l’Industrie, du Commerce et de l’artisanat à Monastir.
Toujours est-il, les zones industrielles s’y retrouvent aux prises avec des problèmes liés à l’absence des commodités, telles les stations d’épuration, la connexion au transport public et autres.
Profondément impactées par une conjoncture économique difficile, sept entreprises spécialisées dans la fabrication de briques ont été acculées à un dépôt de bilan. Dans le même temps, d’autres entreprises actives dans cette filière continuent à œuvrer dans un contexte incommode, marqué par la hausse du coût énergétique et l’absence de lignes de financement pouvant pourtant constituer des issues salvateurs du secteur.
Ces entreprises sont confrontées, entre autres, à la difficulté d’obtention de licences d’exploitation des carrières, dont les délais de délivrance s’étalent sur deux à trois ans, astreignant ces unités à une baisse de régime non-voulue.
Dans ce sens, le secteur des composants automobiles dans la région constitue un pilier du secteur industriel tout autant que le secteur du textile. Pourtant, le problème de pénurie de main d’œuvre dans la filière du prêt-à-porter, reste entier, a souligné l’Agence TAP Mustafa Ben Tkaia, considérant qu’il devient indispensable de revisiter certaines lois liées aux institutions exportatrices et d’encourager davantage les investissements dans le secteur.
Agriculture: activité qui fait face au problème de pénurie d’eau
La région produit annuellement en moyenne 46500 tonnes de primeurs, ce qui représente 41% de la production nationale. Aussi, la production régionale de primeurs sous serre a atteint 27700 tonnes au cours de la saison agricole 2021-2022, contre 59700 tonnes en 2014-2015, saison agricole de référence, enregistrant ainsi une baisse de plus de la moitié, en raison de la rareté de l’eau.
Ceci étant, le gouvernorat de Monastir occupe une place de leader sur le plan national en termes de pêche des poissons bleus et d’aquaculture en eau de mer, en dépit des doléances provenant des marins des délégations de Teboulba et Sayada concernant la situation d’hygiène dans les ports, la lenteur de la mise en œuvre des travaux d’expansion, le naufrage fréquent des bateaux en raison des bourrasques face à l’étroitesse du port.
Le secteur de la pêche côtière se retrouve également en proie au sempiternel problème de pollution due au déversement des eaux usées dans la baie de Monastir, ce qui a porté atteinte à l’écosystème marin et a entraîné une diminution des moyens de subsistance des marins pêcheurs.
Tourisme : besoin impérieux de lois qui consacrent la durabilité
Le gouvernorat de Monastir s’est forgé la réputation d’une destination prisée par les familles de tous bords (tunisiennes, maghrébines, européennes, etc), pourtant le secteur du tourisme porte toujours les séquelles des crises à répétions ayant sévit lors des dernières années, (Coronavirus, guerre russo-ukrainienne, etc).
La région attire également, dans le cadre d’un tourisme sanitaire, des visiteurs de Libye, des pays d’Afrique subsaharienne et de certains pays européens, ceci, en outre de la présence d’un réseau associatif actif qui soutient le tourisme sportif et l’écotourisme durable.
Santé : secteur au diapason des percées scientifiques
La région se distingue par sa capacité à tenir la cadence des avancées en matière de médecine de précision, en témoigne le fait que le CHU Fattouma-Bourguiba à Monastir s’acquitte avec brio de son statut de centre de formation universitaire de grande facture. En effet, dans cet établissement et Malgré la pénurie constatée en matériel et d’équipements médicaux, et notamment en ressources humaines, on y assiste chaque année à des opérations de greffes de foie, de cornée et à des transplantations rénales, en outre du lancement d’une unité d’AVC au début de cette année et la mise en place d’une unité de greffe de moelle osseuse.
Pour rappel, les élections locales prévues le 24 décembre prochain, permettront d’élire 95 conseillers locaux, répartis sur 13 conseils dans le gouvernorat de Monastir et dont la mission consiste à l’accélération du rythme du développement global et durable, notamment dans ses régions d’intérieur.