Une marche silencieuse “De la femme tunisienne à la femme palestinienne… Mets ton cœur sur mon cœur, maman…” ?, le 25 novembre à la place des droits de l’homme

Pourquoi avons-nous choisi le silence dans cette marche “De la femme tunisienne à la femme palestinienne… Mets ton cœur sur mon cœur, maman…” ?

C’est une question qui a été posée à plusieurs reprises.

C’est le silence des tombes, que les gens n’ont jamais vécu.

C’est le silence qui vient face à la catastrophe, alors qu’elle s’agrandit, s’approfondit et s’aggrave. Et Dieu a magnifié la catastrophe de la mort.

C’est aussi le même silence que les gouvernements complices du massacre ont affronté, face aux scènes de meurtre, de torture et de terreur.

Silence, on tue !

Mais même dans notre silence, nous n’avons pas oublié, et nous ne sommes pas encore morts. Nous allons faire entendre la voix des victimes !

C’est le silence que l’on nous a imposé, qui s’est insinué entre nos ongles et notre chair, qui a fermé nos profils et nos appels téléphoniques, et qui a tué les journalistes et les journalistes et leurs enfants et leurs familles pour cela. C’est le silence qui nous a remplis de gorge serrée et de larmes.

C’est le silence de l’oppression que nous avons ressenti, nous, les femmes opprimées, qui n’avons ni force ni moyen face à la grande tragédie que les femmes comme nous ont ressentie sur leur terre, qui leur appartient de père en fils. Et leurs maisons, comme les nôtres exactement, ont été choisies pour des emballages de matelas, des casseroles, des grains de café, des plantes, des paniers de fruits et des chats qui se prélassent sur le salon.

Elles en sont sorties avec un silence amer que Wissem Dhdhough a résumé par “excusez-moi”. Et combien de sens cette parole a-t-elle !

C’est le silence dans le froid, la terreur et l’effroi des cellules des prisonnières.

C’est le silence que la veuve impose à son âme pour rester en vie et ne pas se briser. La veuve qui aime encore résister sur terre et qui a encore un petit enfant. Silence de l’oppression et un peu de tristesse pour leurs petits qu’elles ont rêvés comme nous, et dont elles ont rêvé, et qu’elles ont élevé, et qu’elles ont nourri, et qu’elles ont veillé, et qu’elles ont aimé, et qu’elles ont voulu voir aux plus hauts rangs. Et à la fin ? Elles les ont enterrés en morceaux.

Parler de la parole est difficile. Et parler de la douleur quand elle atteint son apogée, nous nous sommes avérés impossibles.

Seul le silence est grand.

Enfin, nous voulons nous taire et faire entendre la voix des victimes : les veuves, les orphelins et les veuves. La mère de Youssef, dont les cheveux sont bouclés, blancs et beaux. La mère dont les enfants ont dormi sans manger. La mère qui aime une seule de ses mèches. Et la petite fille qui a reconnu sa mère martyre par ses cheveux : “C’est ma mère, je la reconnais à ses cheveux.” Et bien d’autres encore.

Que vaut ma voix et la tienne devant elles et devant la catastrophe ?

Leur voix est celle qui sera portée par les haut-parleurs et nos revendications seront écrites en grand sur des pancartes. Vous pouvez trouver le contenu des pancartes sur la page de la marche. Écrivez-les sur de grandes feuilles et venez avec nous le samedi 25 novembre à midi. Nous commencerons à nous rassembler sur la place des droits de l’homme, Avenue Mohamed V, Tunis.

Vive la Palestine libre du fleuve à la mer.

Vive la résistance palestinienne avec ses armes, les larmes de ses veuves, ses veuves et ses orphelins dans leur quête de résistance et de leur bataille pour récupérer la terre et venger les ancêtres, les grands-parents, les petits-enfants et les petites-filles.