Un rassemblement syndical a été organisé mercredi matin devant le siège de l’Union Régionale du Travail à Sfax, suivi d’une marche et d’un mouvement de protestation devant le Tribunal de Première Instance de Sfax, suite à la décision du Ministère public de maintenir en détention le secrétaire général de l’Union régionale du travail de Sfax, Youssef Aouedni, et 4 employés de la société nouvelle de transport de Kerkennah, dans un procès intenté contre eux par un employé de cette société.
Des membres du bureau exécutif et de la commission administrative de la centrale syndicale ont effectué une marche vers le tribunal de première instance, lieu d’audition du secrétaire général de l’URT à Sfax et scandé des slogans appelant à la libération des détenus, à la liberté du travail syndical et à l’indépendance de la justice.
Le secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail, Sami Tahri, a indiqué dans une déclaration aux médias que ” ce rassemblement syndical devant le tribunal de première instance de Sfax 1 a été organisé en guise de protestation contre la fausse qualification de l’affaire qui a pris une autre tournure: d’un simple litige entre des personnes privées à une accusation d’association de malfaiteurs” et la convocation des accusés à la caserne de l’Aouina, alors que cette affaire pouvait être tranchée par les structures sécuritaires et judiciaires à Sfax.
Tahri a estimé que “le ministère public qui n’a pas fait preuve d’impartialité dans cette affaire, est considéré comme une partie prenante du fait de sa décision qui est “plutôt politique que judiciaire” appelant à “la libération immédiate des syndicalistes et à mettre fin aux provocations ciblant l’UGTT”.
“Nous avons entièrement confiance en notre justice et les magistrats chargés de l’affaire statueront en faveur de la libération du secrétaire général de l’Union régionale du travail de Sfax et de ses compagnons syndicalistes”, a.- t-il ajouté.
Pour sa part, le secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail, Samir Cheffi, a souligné que dans le cas d’espèce, il s’agit d’un simple conflit entre des citoyens et les employés de la société, qui pouvait être résolu de manière administrative sans avoir recours aux tribunaux”.
“Les syndicalistes, ne sont pas au-dessus de la loi et n’ont pas l’intention de faire pression sur le pouvoir judiciaire” a-t-il précisé. Et d’ajouter: “Nous n’accepterons pas le fait que les responsables syndicaux soient pris pour cible en raison de leur appartenance à la centrale syndicale” a-t-il dit.
Il a également ajouté que “l’UGTT est ouverte au dialogue social sérieux, estimant que les problèmes des Tunisiens ne peuvent être résolus qu’à travers un dialogue sérieux et équitable, sans semer la discorde entre les citoyens.
Il est à noter que la commission administrative de l’Union Régionale du Travail de Sfax, qui s’est réunie hier mardi, en urgence a décidé d’organiser mercredi une réunion syndicale devant le siège de l’Union Régionale du Travail à Sfax, suivie d’une marche et d’un rassemblement devant le Tribunal de Première Instance de Sfax 1, ainsi qu’ une série de grèves sectorielles qui seront annoncées ultérieurement par le Bureau exécutif de l’Union régionale du travail à Sfax, en fonction de l’évolution de la situation.