L’ancien ministre du Commerce et cadre du mouvement du Peuple, Mohamed Messelini, a déclaré que le manque de produits subventionnés sur le marché est principalement dû à l’incapacité des Offices du Commerce, des Céréales et des Huiles à fournir les financements nécessaires pour importer ces produits. Il a souligné que tout discours en dehors de ce cadre, quelle que soit sa source, constitue une manipulation de l’opinion publique et dissimule la vérité, selon ses propos.
Dans une déclaration à la radio Mosaïque, il a ajouté que le manque d’huile subventionnée sur le marché est principalement lié à l’incapacité de ces institutions à obtenir un financement des banques, notamment de la BNA. Cependant, cela ne signifie pas que “la monopolisation” n’existe pas, a-t-il estimé.
En réaction aux déclarations du président de la République soulignant “l’existence de réseaux qui s’approprient de l’huile subventionnée et la détournent de l’usage alimentaire vers l’usage industriel”, l’ancien ministre a déclaré que “le président peut dire ce qu’il veut, mais il est certain que les institutions rencontrent de grandes difficultés à fournir ces produits sur le marché et il est nécessaire d’en informer l’opinion publique”.
Messelini a ajouté que l’huile végétale subventionnée est destinée à la consommation domestique, c’est-à-dire aux familles à revenu moyen et faible, mais il y a une manipulation des produits subventionnés en général, ce qui n’est pas nouveau mais persiste depuis des années, selon lui.
Il a signalé que la réforme du système des produits subventionnés est discutée depuis 1968, mais l’absence de direction politique et les “lobbies” qui profitent de cette situation ont conduit à l'”enterrement” de ces réformes.
L’ancien ministre a indiqué qu’il avait proposé un projet visant à traquer l’impact des produits subventionnés, allant du lait à l’huile et aux pâtes, via un “identifiant”. Ce projet a été étudié et présenté au gouvernement pour approbation, mais il n’a pas encore vu le jour, a-t-il déploré, soulignant qu’il n’y a pas de solutions pour résoudre le dilemme des produits subventionnés en Tunisie sans numérisation des circuits de distribution de ces produits.