La présidente de l’Organisation Internationale de Protection des Enfants de la Méditerranée, Rim Belkhodja, a déclaré aujourd’hui, jeudi 24 août, que suite à l’intérêt porté par l’organisation à la question de la chasse aux scorpions dans le sud tunisien par des enfants, et après des enquêtes approfondies ainsi que dans le cadre du droit de réponse envers l’Institut Pasteur Tunis accusé dans cette affaire, une procédure judiciaire sera engagée à partir de lundi prochain contre les gouverneurs de Médenine et de Kairouan ainsi qu’un avertissement sera adressé à l’Institut Pasteur.
Elle a ajouté, dans une déclaration à l’Agence Tunis Afrique Presse, que toutes les enquêtes menées seront mises à la disposition de la justice, appelant à ouvrir une enquête sur le phénomène de l’exploitation des enfants.
L’Institut Pasteur Tunis avait nié dans un communiqué les accusations portées contre lui par l’Organisation Internationale de Protection des Enfants de la Méditerranée, l’accusant d’utiliser les enfants pour collecter les scorpions destinés à la fabrication de sérums antivenimeux contre les morsures de serpents et de scorpions. L’institut a qualifié ces accusations d’allégations suspectes, affirmant que l’acquisition de scorpions pour la fabrication de ces sérums se fait légalement en collaboration avec des entreprises titulaires de licences.
Il a ajouté que ce processus passe par une série de procédures et d’appels d’offres soigneusement définis selon des cahiers des charges stricts.
L’Organisation Internationale de Protection des Enfants de la Méditerranée a annoncé, jeudi, dans un communiqué, avoir mené des enquêtes approfondies avec la participation de journalistes qui se sont rendus sur place et ont obtenu des témoignages vivants de courtiers travaillant avec l’Institut Pasteur dans la vente de scorpions et exploitant les enfants. Les dernières ventes au profit de l’Institut Pasteur ont eu lieu en 2022, et l’institut collabore avec environ 4 ou 3 courtiers, dont certains se chargent de collecter les scorpions eux-mêmes et d’autres se chargent d’exploiter les enfants.
Rim Belkhodja a déclaré que l’institut avait acquis environ 50 000 scorpions en septembre 2022 auprès de courtiers légitimes au prix de 200 millimes par scorpion.
Elle a ajouté que les enfants du sud tunisien collectent des scorpions pour le compte d’autres parties et à d’autres fins.
Elle a souligné que l’organisation enquête sur ce phénomène et cherche à protéger les enfants de tout ce qui menace leur sécurité physique, compte tenu des dangers liés à la chasse aux scorpions sans l’utilisation de mesures de protection.