Le président de la République, Kaïs Saïed a fait savoir, lors d’une cérémonie organisée, jeudi au palais de Carthage à l’occasion de la célébration de la journée du savoir, que la consultation nationale relative au conseil supérieur de l’éducation, prévu par la constitution de juillet 2022, sera lancée le 15 septembre 2023.
Dans une allocution diffusée en direct sur Wataniya 1, le chef de l’Etat a ajouté que l’éducation est un droit humain fondamental tout comme l’eau et l’air, mais il ne suffit pas, a-t-il dit, de garantir ce droit dans les textes juridiques et les déclarations, mais il faut réunir les conditions matérielles qui préservent ce droit pour tous dans la réalité, d’où la création a-t-il dit, du conseil supérieur de l’éducation.
“Nous menons, actuellement, une guerre de libération nationale et je suppose que l’ensemble du corps enseignant est engagé dans cette lutte que nous conduirons sans relâche”, a-t-il soutenu.
Le président de la République a affirmé que les élèves et les étudiants sont confiés aux enseignants et professeurs, et il n’est pas question à l’avenir d’accepter ce qui s’est passé ces dernières années en matière de rétention des notes, précisant que la copie d’examen appartient légalement à l’établissement d’enseignement.
“Il ne fait aucun doute que les revendications des enseignants et des professeurs sont légitimes”, a affirmé le président de la République, ajoutant qu’il incombe à tous de s’engager dans la bataille pour libérer la patrie.
Il a souligné que “la vraie richesse qui ne s’épuisera jamais en Tunisie est la richesse humaine, et c’est une fierté qu’il existe de nombreuses compétences tunisiennes dans diverses spécialités que de nombreux pays, même les plus avancés, cherchent à attirer”. “Il est de notre devoir de ne pas refuser de coopérer avec ces pays, mais il faudrait, également, trouver les moyens de retenir nos talents pour que le pays puisse bénéficier de leurs compétences”, a, encore, ajouté le chef de l’Etat.
Cependant, a-t-il dit, le secteur de l’éducation est confronté à de nombreux problèmes et difficultés, tels que l’infrastructure, les programmes d’enseignement, l’abandon scolaire précoce, etc. Le président de la République a fait savoir que le taux d’analphabétisme dans le pays a augmenté et le nombre d’analphabètes a atteint près de deux millions, soulignant que cette situation est inacceptable et qu’elle ne peut perdurer dans un pays qui a misé sur l’éducation dès l’indépendance.
“Malheureusement, les politiques adoptées se souciaient peu de l’amélioration du secteur de l’éducation, a-t-il poursuivi, ajoutant que le seul objectif était de créer des équilibres politiques au sein de la société depuis les années 70 du siècle dernier”. Ainsi, a-t-il dit, “des chapitres ont été supprimés dans certaines matières et les politiques de réforme se sont poursuivies mais elles n’étaient pas des réformes innocentes. S’ensuivent des expérimentations sur les matières, les congés, les coefficients, les horaires, comme si les futures générations sont un champ d’expérience où chacun fait comme bon lui semble”.
Le chef de l’Etat a estimé que l’un des crimes les plus odieux commis contre le peuple est le coup porté au système éducatif public, ajoutant qu’on n’a pas besoin de statistiques officielles pour connaître la carte de la pauvreté en Tunisie, puisque le taux de réussite aux examens nationaux suffit.
Par ailleurs, le chef de l’Etat a évoqué les inconvénients de l’intelligence artificielle (IA), soulignant qu’il n’est pas surprenant que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres ait mis en garde, récemment, contre les risques de l’intelligence artificielle pour la paix et la sécurité mondiale, affirmant que “l’utilisation malveillante des systèmes d’IA à des fins terroristes ou criminelles pourrait provoquer des niveaux terribles de morts et de destruction, un traumatisme généralisé et des dommages psychologiques d’une ampleur inimaginable”.