L’avocat de la défense dans l’affaire dite “Instalingo”, Mokhtar Jmaii, a déclaré, lundi, au cours d’une conférence de presse, que le dossier de l’affaire manque “d’éléments de preuves concrètes”.
Il s’agit d’une affaire de “propagande médiatique et de règlement de comptes”, a-t-il estimé.
L’avocat a présenté “Instalingo” comme étant une société commerciale produisant des contenus médiatiques, artistiques et dans le e-marketing qui opère à l’échelle internationale.
et d’ajouter que “le législateur tunisien a connaissance de cause de ce genre de sociétés de production et des sociétés à caractère commercial”.
L’avocat a, en outre, tenu à préciser qu'”Instalingo ne traite pas avec des régimes politiques, mais avec des parties commerciales, médiatiques et administratives dans le monde entier”.
L’avocat a, par ailleurs, critiqué “l’acharnement” du Tribunal de Sousse II qui “ne veut pas lâcher le dossier”, sachant que “l’affaire a été, dans un premier temps, classée temporairement et tous les prévenus ont été laissés en liberté”, a-t-il dit.
Le collectif de défense a déposé plusieurs demandes de retrait du dossier pour vice de procédures, mais le Tribunal de Sousse II a montré une “insistance inexpliquée”, selon l’avocat.
S’agissant de l’éventuel lien entre la société et le mouvement “Ennahdha”, Jmaii a affirmé qu’il n’y a aucun accord liant Instalingo au parti “Ennahdha”.
“Le seul accord conclu avec cette société a été avec Abdelkrim Zbidi, candidat à la présidentielle de 2019 pour sa campagne électorale”, a-t-il fait savoir.
Mardi dernier, la chambre d’accusation près la Cour d’appel de Sousse a examiné l’affaire suite au recours en appel déposé par le parquet près le Tribunal de première instance de Sousse II et les avocats des accusés dans cette affaire. Ils avaient interjeté appel de la décision du juge d’instruction de clôturer l’enquête.
La chambre d’accusation de la cour d’appel de Sousse a ensuite décidé de reporter l’examen du dossier de l’affaire “Instalingo” au 20 juillet courant.
Le juge d’instruction avait décidé de classer les chefs d’accusation portés contre 15 suspects.
Pour rappel, le parquet avait ouvert, en septembre 2021, une enquête visant la société “Instalingo”, implantée à Kalâa Kebira (Gouvernorat de Sousse), pour attentat ayant pour but de changer la forme du gouvernement, d’inciter les gens à s’armer les uns contre les autres et à provoquer le désordre sur le territoire tunisien, et ce en vertu des articles 67, 68 et 72 du Code pénal.