Des partis politiques, des associations et des personnalités ont dit rejeter tout accord de “troc” entre la Tunisie et l’Union européenne prévoyant l’installation, sur le sol tunisien, des migrants subsahariens et le rapatriement des migrants irréguliers tunisiens, contre une série de mesures “humiliantes” au profit de la situation économique et sociale en Tunisie.
Dans une déclaration conjointe publiée mardi, ils ont dit craindre un accord en vertu duquel la Tunisie serait un pays d’installation des migrants irréguliers expulsés du territoire européen, surtout après l’adoption, au niveau du Parlement européen, d’une décision de consacrer un pays de la rive sud du méditerranée pour y installer les migrants irréguliers.
Pour les parties signataires de la déclaration, ces craintes sont alimentées par les récentes visites, à Tunis, des délégations et responsables européens ainsi que par les informations sur un éventuel accord entre les autorités tunisiennes et l’UE sur la question migratoire.
Récemment, le président de la République Kaïs Saïed, a tenu une série de rencontres avec des responsables européens, venus à Tunis pour discuter de la coopération dans la lutte contre la migration irrégulière.
Lors d’un entretien tenu hier lundi, au Palais de Carthage, avec les ministres français et allemande de l’Intérieur, le chef de l’Etat a été clair: “La Tunisie n’acceptera jamais d’être le garde côte de l’Union européenne ou encore d’installer les migrants irréguliers sur son territoire”.
Les signataires de la déclaration ont appelé les autorités tunisiennes à dévoiler le contenu des entretiens tenus entre les responsables tunisiens et européens et à informer l’opinion publique sur les accords qui pourront être consclus.
La déclaration est signée par des partis et des organisations dont la Coalition “Soumoud”, le Parti socialiste, Afek Tounes, al-Masar, l’Observatoire nationale pour la défense du caractère civil de l’Etat ainsi que par des personnalités à l’instar Mohamed Kilani, Mohamed Fadhel Mahfoudh, Zaki Rahmouni et Souraya Hajjar.