“Le gouvernement doit assumer sa responsabilité devant le peuple, la société civile et l’UGTT, s’il signe un accord unilatéral avec le FMI”, a lancé, dimanche, le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi.
Taboubi, qui s’adressait aux médias, en marge du congrès ordinaire de la Fédération des technologies de l’information et des services (UGTT) qui se tient les 18 et 19 juin 2023 à Hammamet, a ajouté “nous ignorons les contenus des négociations et nous ne pouvons pas émettre une position claire les concernant, d’autant plus que les déclarations sur ces négociations divergent entre le gouvernement, la directrice générale du FMI et le président de la République”.
“Les négociations avec le FMI est un dossier qui concerne de prés le peuple tunisien. Nous sommes attachés à notre souveraineté nationale et à l’indépendance de notre décision, et si nous devons négocier, cela doit être sur la base de contenus capables de favoriser la création de richesse. Ces négociations doivent aussi se faire dans l’unité, loin de toute sorte de divergence et de haine”.
S’agissant du dossier de la compensation, Taboubi a estimé que “les chiffres officiels concernant le déficit commercial font état d’une diminution de la subvention des matières premières, mais cette baisse s’explique plutôt par la pénurie de plusieurs produits de base et la tendance à lever la subvention d’une manière indirecte”.
“Ces pratiques relèvent de la manipulation” a-t-il soulevé, considérant que “résoudre les problématiques et les défis à caractère stratégique nécessite une réflexion rationnelle dans la transparence totale surtout que c’est l’intérêt du pays qui est en jeu”.
Concernant le dossier de la migration, l’UGTT estime, selon son secrétaire général, que la Tunisie ne peut jouer le rôle de garde-côtes ni celui d’une terre d’asile, ajoutant que les déclarations des responsables européens ayant visité la Tunisie se prêtent à plusieurs interprétations. “Nous devons savoir la vérité sur les choix retenus sur ce dossier qui constitue l’un des dossiers les plus délicats pour le pays”, a-t-il dit.
“Il est temps, dans cette conjoncture difficile, de faire valoir la raison et la sagesse pour faire face aux différentes difficultés” a-t-il conclu.
De son côté, le secrétaire général adjoint Sami Tahri a critiqué l’absence de transparence dans le traitement du dossier de la migration fustigeant “la succession des visites officielles de responsables européens dont l’objectif est de faire pression sur la Tunisie”.
“Sur ce point, nous soutenons la position du président de République s’opposant à l’idée de faire de la Tunisie un garde-côtes de l’Europe ou une terre servant à externaliser la politique d’asile européenne. Cette position doit être annoncée officiellement et adoptée par le gouvernement “.
“Nous avons appris qu’il y’a possibilité de signer un accord fin juin concernant ce dossier, sans consultation aucune des tunisiens, de l’opinion publique, ni du Conseil supérieur de l’émigration, alors que ce genre d’accord devrait, si besoin est, être soumis au référendum, pour éviter une décision unilatérale qui conduira inévitablement à l’échec”.