Galvanisé par un doublé au niveau national, Manchester City se lance à la conquête de la plus prestigieuse compétition continentale à Istanbul. Une ligne de plus à ajouter au Palmarès d’une saison déjà extraordinaire, mais surtout une ligne qui permettra aux Citizens de changer de dimension, pour rejoindre, enfin, les rangs des grands d’Europe.
Une ambition qui n’a jamais semblé aussi légitime par le passé, les Sky Blues étant venus à bout de la référence ultime de la compétition, en la personne du Real Madrid, à la fois tenant du titre et club le plus sacré d’Europe. Un succès remporté lors d’une double confrontation d’abord méticuleusement maîtrisée au Bernabeu (1-1), avant de se transformer en démonstration à l’Etihad (4-0).
Pourtant, les rêves de grandeurs de City ne datent pas d’hier. Depuis l’achat du club par le fonds d’investissement Abu Dhabi United Group en 2008, l’équipe a profité d’apports continus qui se sont matérialisés par une présence remarquée sur le marché des transferts.
L’armada de stars qui a transité par la nouvelle puissance du football anglais a fini par glaner son premier succès sportif en Coupe d’Angleterre en 2011, avant de remporter la Premier League la saison suivante, sous la houlette de Roberto Mancini.
Ce premier succès en championnat en 44 ans ouvrira l’appétit du club et des supporters, qui ont longtemps vécu dans l’ombre de United, l’autre équipe de Manchester habituée aux honneurs tant au niveau national que continental.
Dès lors, City a remporté six championnats, dont cinq sous les ordres du “philosophe” espagnol, Pep Guardiola. En Europe toutefois, la chance a refusé de sourire aux Citizens, notamment en 2021 lorsque l’équipe, pourtant favorite, à laisser filer le titre chez les Londoniens de Chelsea.
Mais beaucoup de choses ont changé depuis, Guardiola semble avoir appris sa leçon et ne laisse plus rien au hasard. D’autant qu’il peut désormais compter sur le stratosphérique Erling Halaand pour atteindre ses objectifs. Le colosse norvégien marche sur l’eau depuis son arrivée en Angleterre, déjouant les pronostics des sceptiques qui estimaient qu’il lui faudrait au moins une saison pour trouver son rythme dans “le championnat le plus relevé monde”.
Le joueur a pulvérisé le record de buts en une saison de Premier League en inscrivant 36 réalisations, dépassant le record commun établi par Andrew Cole et Alan Shearer (34 buts en 1993/94 et 1994/95, respectivement), réalisé il y a près de 30 ans au cours de saisons de 42 matches, alors que le championnat comptait 22 équipes.
Plus impressionnant encore, la star de seulement 22 ans compte 52 buts et 8 passes en 49 matches toutes compétitions confondues. De quoi affoler les défenseurs de l’Inter de Milan qui s’attendent à une soirée pénible sur la pelouse du stade olympique Ataturk.
Pour poursuivre sur sa lancée, Haaland pourra compter sur un milieu technique et harmonieux, dominé par le leadership tranquille du capitaine Ilkay Gundogan, la vision de Kevin De Bruyne, la générosité de Rodri et l’épanouissement de Jack Grealish.
L’apport défensif plus important de Bernardo Silva devrait lui permettre de débuter à nouveau devant Riyad Mahrez. Ce qui laisse à Guardiola une seule décision à prendre pour la confrontation d’Istanbul, à savoir qui de Nathan Aké ou de Manuel Akanji sera aligné en défense.
Du reste, il n’y a pas lieu de s’inquiéter même si l’enjeu est énorme. D’après le capitaine Gundogan, “il s’agit de faire la même chose que ce que nous avons fait ces deux dernières semaines”.
“Nous n’avons rien à faire de spécial. Je pense que c’est la simplicité de nos actions qui nous rend spéciaux. Il s’agit de s’investir dans les séances d’entraînement, de se préparer au mieux et d’aller à Istanbul pour essayer de gagner le match”, a analysé l’Allemand de 32 ans.
La grandeur de l’objectif, la certitude qui imprègne des joueurs imparables, la cohésion qui caractérise le collectif huilé et l’ombre de génie tactique qui plane sur l’ensemble sont autant d’éléments qui devraient permettre à City d’obtenir le sacre européen, synonyme de triplé historique qui lui permettra de compter parmi les équipes légendaires du football anglais, comme Liverpool de 1984 et United de 1999.