Vent debout contre le pouvoir, le Front de salut national, une coalition de l’opposition, a organisé, ce samedi, encore une fois, une manifestation devant le bâtiment du théâtre municipal de Tunis, sis avenue Habib Bourguiba, épicentre de la révolution tunisienne de 2011.
Un rendez-vous hebdomadaire à travers lequel ses organisateurs veulent porter haut les revendications de l’opposition tunisienne tendant à libérer des personnalités politiques, syndicales, médiatiques et intellectuelles arrêtées suite à un vaste coup de filet sécuritaire sur fond de l’affaire dite ” complot contre la sûreté de l’Etat “.
Selon les autorités officielles, les personnes arrêtées sont des coupables au vu de la loi pénale du pays, qui devraient répondre de sérieux griefs et prétentions.
En contrepartie, l’opposition les prend pour des prisonniers d’opinion dont les convictions politiques et idéologiques ne plaisent pas ou plus au bon vouloir du régime.
C’est dans cette perspective de polarisation idéologique et politique que des dizaines de partisans du Front ainsi que d’éminentes personnalités politiques de l’opposition ont pris part à cette manifestation de protestation.
En l’occurrence, le président du Front, Ahmed Najib Chebbi, Samira Chaouchi, ancienne vice-présidente du parlement ainsi que deux dirigeants du parti Ennahda, Ajmi Ourimi et Riadh Chaïbi.
Ce rendez-vous hebdomadaire est une aussi occasion à travers laquelle les différentes franges de l’opposition viennent exprimer leurs positions de principe envers le pouvoir et ses agissements.
L’ancienne vice-présidente du parlement dissous, Samira Chaouachi a pris la parole pour réitérer la position du Front selon laquelle les personnes actuellement en détention sont ” victimes d’un règlement de comptes avec le pouvoir “.
Le vrai mobile, pour elle, sous-tendant leur détention est éminemment politique.
Ils sont incarcérés en raison de ” leur activité politique “, a-t-elle fait savoir, ajoutant que le parquet saisi de l’affaire n’a pas établi des preuves concrètes et irréfutables à leur encontre.
De son côté, Belgacem Hassen, un dirigeant du parti Ennahda, a réaffirmé l’engagement des manifestants déclaré que l’élan contestataire se poursuivra sans relâche de concert avec toutes les composantes de l’opposition tunisienne.
Nous sommes tous mobilisés pour défendre la démocratie et réaffirmer que le Front n’abandonnera jamais ses détenus, d’autant que les accusations portées contre eux sont dénuées de tout fondement.
De l’autre côté, de l’avenue, de nombreux partisans du président Saïed étaient présents.
Rassemblés, ils viennent plaider une autre vision, une autre approche, celle du président.
Pour eux, le front de salut national, idéologie et chefs de file, est tenu pour premier responsable de la situation lamentable que vit le pays.
Leur politique, leur conduite à l’époque où ils étaient au pouvoir était à l’origine de la déliquescence et de la faillite du pays, des maux et des déboires des Tunisiens, du triste souvenir de la décennie de braise.