Kaïs Saïed fustige l’ingérence étrangère dans les affaires intérieures de la Tunisie

Le président de la République, Kais Saïed, a réaffirmé sans équivoque son rejet catégorique de toute forme d’ingérence dans les affaires intérieures de la Tunisie, estimant que les réactions internationales sur fond des récentes arrestations sont ” inacceptables “.

Il s’exprimait, jeudi 19 avril 2023, au palais de La Kasbah où il a présidé l’ouverture d’une séance de travail se rapportant à la consultation nationale sur la réforme de l’éducation.

Inflexible face au principe de la souveraineté nationale, le président Saïd a affirmé que ” nous sommes un pays indépendant et souverain. Nous ne tolérons aucune forme d’ingérence dans nos affaires “, a martelé le chef de l’Etat, ajoutant que ” nous ne permettrons à personne de s’immiscer dans nos affaires intérieures “.

” Nous ne sommes ni un Etat colonisé ni un Etat sous tutelle “, a-t-il fait savoir.

Le président Saïed a appelé des parties sans les citer à mettre fin à leurs “tentatives d’ingérence”, affirmant que ” les Tunisiens ne sont pas des élèves à recevoir de leçons de quiconque “.

Revenant sur les récentes arrestations qui ont suscité des réactions, le président de la République a précisé que ces arrestations ont été menées sur fond de sérieux griefs liés à ” l’appel à la guerre civile ” et que ” la loi a été appliquée à l’encontre des personnes arrêtées par des juges intègres “.

“Personne n’a été arrêtée en raison de son opinion qu’il a exprimée ou pour une position qu’il a prise “, a précisé encore le chef de l’Etat.

Fustigeant les réactions internationales face à ces arrestations, Saïed s’est dit ” étonné ” de voir ces parties afficher leur silence assourdissant face aux événements sanglants en Tunisie qui ont secoué le pays il y a quelques années, citant en triste exemple, l’attentat à la bombe contre un bus de la garde présidentielle fin 2015 et le lâche assassinat de 13 soldats aux mains de terroristes durant le mois de Ramadan.

Dans la foulée de l’arrestation du président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, des capitales et organisations internationales ont fait part de leur préoccupation et consternation suite à l’émission d’un mandat d’arrêt contre Ghannouchi, arrêté il y a 3 jours, avec d’autres membres de son mouvement, sur fond de propos tenus lors d’un meeting.

Les détenus ont été traduits devant la justice conformément aux articles 68 et 72 du code pénal.

Hier, le ministère des Affaires étrangères, de la migration et des Tunisiens à l’étranger a souligné dans un communiqué publié sur fond des réactions étrangères émanant de pays partenaires de la Tunisie suite aux récentes arrestations, que ” la justice en Tunisie exerce sa mission en toute sérénité sans être affectée par le flot de commentaires inacceptables “.