Le Front de Salut a réclamé la libération du président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, et toutes les personnes détenus dans le cadre de la même affaire.
L’arrestation de Ghannouchi et ses compagnons de route intervient dans le cadre d’une campagne ayant ciblé plus de 20 personnes représentant l’opposition, lit-on dans une déclaration publiée, jeudi, par le Front de salut.
Les détenus sont poursuivis sur la base de chefs d’accusation “mensongers”, ajoute la même source, estimant qu'”il n’y a aucune preuve valable pour les détenir pendant plus de deux mois”.
Et d’ajouter que le pouvoir en place sera tenu pour responsable devant la loi contre “toute atteinte pouvant nuire à la santé de Ghannouchi, surtout qu’il souffre de maladies chroniques”.
Un mandat de dépôt a été mis tôt ce jeudi à l’encontre de Rached Ghannouchi, et de deux autres prévenus dans la même affaire, Youssef Nouri et Ahmed Mechregui, selon l’avocat de la défense, Samir Dilou.
Mardi dernier, Ezzedine Hazgui, membre du Front de Salut, a déclaré, à l’agence TAP, les autorités en place ont interdit au Front de salut de tenir ses réunions et d’organiser des conférences de presse dans ses locaux,au lendemain de l’arrestation de Rached Ghannouchi, pour des déclarations jugés “provocantes”, selon un responsable du ministère de l’Intérieur.
Le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, avait affirmé ce week-end, lors d’une rencontre organisée par le Front de salut à Tunis, que la Tunisie serait menacée d’une “guerre civile” si l’islam politique y était éliminé.
“Toute tentative d’éliminer une des composantes politiques ne peut mener qu’à la guerre civile (…) Il est inconcevable d’imaginer la société tunisienne sans Ennahdha, sans islam politique et sans gauche…” a-t-il dit, qualifiant les mesures prises par le président de la République le 25 juillet 2021 de “coup d’Etat contre la démocratie”.