Suite à la déclaration publiée, mercredi soir, par le Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR) en Tunisie sur fond de la tentative d’intrusion à son siège à Tunis par des réfugiés, de demandeurs d’asile et de migrants, le ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens de l’étranger vient apporter ses précisions sur ces incidents.
Dans une déclaration publiée, mercredi, le département a précisé que “l’intervention des unités de sécurité tunisiennes a été opérée en réponse à la demande de la représentation du Haut-Commissariat, suite à l’intrusion dans ses locaux et l’échec de plusieurs tentatives de négociation avec les manifestants.”
Le ministère a mis l’accent sur la nécessité de “mettre en évidence la vérité sur les faits, tous les faits et à tenir des positions cohérentes avec l’objet des demandes formulées par le représentant du HCR lors de ses réunions avec les autorités officielles tunisiennes”.
L’objectif étant selon le département, d’éclairer en toute objectivité l’opinion publique sur les faits et les dessous de ces incidents.
Mardi soir, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) s’est dit profondément inquiet face aux violentes manifestations enclenchées en son siège à Tunis, appelant au “dialogue et à la désescalade”.
Le Commissariat a affirmé que son personnel “n’était pas présent sur les lieux, car les manifestants bloquaient les points d’accès menant aux bureaux du commissariat”, ajoutant que “le commissariat a reçu en contrepartie des rapports faisant état de nombreuses arrestations parmi les manifestants.”
De son côté, le ministère de l’Intérieur a publié, mercredi soir, un communiqué dans lequel il a avancé sa version des faits.
Selon le ministère, le 11 avril 2023, la représentante juridique du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, s’est présentée au siège du poste de police des berges du lac aux fins de porter plainte contre des migrants subsahariens ayant tenté de prendre d’assaut son siège et locaux.
Selon la représentante juridique du HCR, les assaillants étaient munis de pierres, de gourdins, de barres de fer et de bouteilles de gaz et ont provoqué d’importants dégâts matériels, dont notamment la destruction d’équipements appartenant au HCR et l’enlèvement de trois portes en fer.
Toujours selon la représentante juridique, citée dans le communiqué du département de l’Intérieur, les manifestants ont arraché les fils barbelés entourant les clôtures du siège du Commissariat et ont proféré des intimidations et menaces à l’encontre du personnel du Haut Commissariat, empêchant certains d’entre eux d’accéder à leurs bureaux.
Aussitôt informées, les forces de l’ordre se sont rendues sur les lieux, en coordination avec le parquet. Néanmoins, les manifestants ont continué à jeter des pierres et des objets solides sur les policiers, causant des dégâts aux résidences privées et aux commerces avoisinants ainsi qu’aux véhicules administratifs et privés, blessant encore plusieurs agents de sécurité.
Sur fond de ces incidents, ajoute le département, le parquet près du tribunal de première instance de Tunis I a ordonné l’ouverture d’une enquête pour tentative d’intrusion et de destruction d’un établissement diplomatique et pour violence grave contre un fonctionnaire public lors de l’exercice de ses fonctions, et l’atteinte à la propriété d’autrui.
Face à ces griefs, le parquet a décidé de maintenir en détention le groupe de manifestants impliqués dans ces incidents.
Il convient de noter que les tentatives d’attaques et d’intrusion au siège du HCR se sont multipliées ces derniers temps, et bien que des négociations aient été menées avec les manifestants par les forces de sécurité pour les apaiser, la réaction des manifestants était souvent violente, atteignant son paroxysme lors de l’incident du jour.
Installés aux alentours des locaux du HCR, aux berges du lac, à Tunis, “ces ressortissants d’Afrique subsaharienne cherchent pour la plupart à être évacués vers des pays tiers”. Ils étaient “à cran après la suspension par le HCR de l’examen de leurs dossiers”, selon des témoins cités par des médias étrangers.
Le 3 avril 2023, le HCR en Tunisie a précisé sur sa page facebook avoir stoppé “toutes les activités d’enregistrement et de pré-enregistrement du 31 mars au 17 avril en raison d’une migration du système d’enregistrement et d’identité”. Une suspension “temporaire” qui concerne “toutes les opérations du HCR dans le monde”, selon le HCR.