La coordination des partis démocrates qui regroupe le Courant démocrate, le Parti des Travailleurs, Al-Qotb et Ettakattol a organisé, jeudi, un rassemblement de protestation devant le ministère de la Justice, en coordination avec le parti Al-Joumhouri, pour réclamer la libération des personnes arrêtées dans l’affaire dite de “conspiration contre la sécurité intérieure de l’Etat”.
Ils ont estimé que les dossiers d’arrestation sont “vides” et “les éléments de preuve insuffisants”.
Dans une déclaration à l’agence TAP, Hamma Hammami, secrétaire général du Parti des Travailleurs, a indiqué que ce rassemblement a pour slogan “la libération des prisonniers politiques, des syndicalistes et des journalistes arrêtés en vertu du décret-loi n°54”.
“Dans cette affaire, les dossiers d’accusation sont vides estiment les avocats de la défense”, a-t-il dit, précisant que leur seul tort est “d’être des opposants au pouvoir en place”.
Pour Hammami, toutes ces arrestations et poursuites judiciaires contre des politiques, des syndicalistes et des journalistes sont “graves” et constituent une violation des libertés. Il a réclamé la remise en liberté de tous les prisonniers politiques et l’abandon des poursuites.
Des représentants des familles des détenus, des partis politiques et des formations politiques, dont le Front de salut national, étaient également présents à ce rassemblement.
Pour sa part, Hichem Ajbouni, membre du bureau politique du Courant démocrate, estime qu’il a un retour aux anciennes pratiques. “Des dossiers sont montés de toutes pièces et d’une manière inintelligente”.
“Nous considérons que c’est plutôt l’Etat qui complote contre les Tunisiens”, a-t-il dit, critiquant la politique du ministère de la Justice dans le traitement de ce dossier.
Il a estimé que le ministère œuvre délibérément à ne pas fournir des informations sur les arrestations et les pièces du dossier.
De son côté, le porte-parole du parti Al-Jomhouri, Wissem Sghaier, a déclaré que les forces progressistes et l’opposition maintiennent leur choix de condamner, de protester et de révéler la multitude de violations commises dans le processus de détention des activistes politiques.
Ce rassemblement, a-t-il poursuivi, a regroupé plusieurs partis politiques, dont Afek Tounes, le parti socialiste et le Front de salut.
“Cela ne peut que confirmer que les différentes formations politiques sont unanimes concernant la demande de libération des prisonniers politiques”, a-t-il dit.
Il est honteux d’impliquer des militants de longue date dans pareilles affaires de terrorisme, alors qu’ils ont toujours servi le pays avec loyauté et contribué fortement à l’élaboration de sa constitution, a-t-il déploré.
Pour Néjib Chebbi, président du Front de salut, le pouvoir a adopté “la politique de la fuite en avant” et ce, malgré la crise que connaît le pays et “son isolement à l’échelle nationale et internationale”.
D’après lui, “27 autres personnalités, impliqués dans cette affaire, seront bientôt déférées devant la justice, selon une information fuitée”.
De son côté, Dalila Msaddek, membre du collectif de la défense, a déclaré à l’agence TAP que ce rassemblement de protestation intervient en concomitance avec l’examen de l’appel intenté contre le refus du juge d’instruction de la demande de libération des accusés. selon elle, ce dernier a déclaré “qu’il y a peu d’espoir pour prendre une décision juste et équitable, car la justice travaille désormais sous la menace et ne fait qu’appliquer les instructions”.
Me Msaddek a, cependant, souligné que “l’opposition est déterminée à défendre ses droits et à continuer le combat pour obtenir la libération de toutes les personnes arrêtées dans cette affaire”.