Samir Dilou, membre du collectif de défense des personnes arrêtées dans l’affaire de “conspiration contre la sécurité intérieure de l’Etat” a indiqué que des caméras de surveillance ont été installées dans les cellules de détention sous prétexte de protéger les détenus.
“La décision a été prise avec l’accord de l’Instance nationale de protection des donnés personnelles (INPDP)”, a-t-il ajouté, faisant observer que les conditions de détention demeurent inhumaines.
Lors d’une conférence de presse organisée mercredi par le comité de défense, en présence de certains membres des familles des personnes arrêtées, Dilou a déclaré que “la justice subit des pressions , précisant que le collectif continuera de défendre les accusés dans cette affaire jusqu’à obtenir leur libération.
Pour sa part, le dirigeant au Front de salut national, Ezzeddine Hazgui, père de Jawher Ben Mbarek, accusé dans cette affaire, a estimé que “ces détenus sont en train d’écrire l’histoire avec leur militantisme pour la démocratie”.
De leur côté, Fayza Chebbi, épouse de Issam Chebbi, et Monia Ben Brahim, épouse de Abdelhamid Jelassi, ont déclaré que “leurs époux croupissent en prison, injustement, pour leurs opinions et positions”.
Ils ne peuvent, en aucun cas, être impliqués dans une affaire de conspiration contre la sécurité de l’Etat, ont-elles dit.
Pour sa part, le journaliste Rachid Khchéna qui préside le comité de soutien de Issam Chebbi a affirmé dans son intervention que ”les médias sont sanctionnés pour avoir dénoncé les pratiques du pouvoir en place”.
Pour sa part l’avocate Saida Akremi, épouse de Noureddine Bhiri, a considéré que le “président de la République a “révoqué les magistrats intègres et n’a laissé dans le corps judiciaire que ceux qui sont incapables de dire non”.
Elle a rappelé qu’une plainte a été déposée, depuis le 17 février dernier, contre des sécuritaires ayant agressé Noureddine Bhiri pendant son arrestation le 13 février, mais la justice n’a ni déféré ni classé l’affaire, a-t-elle dit.
Abdellatif Mekki, dirigeant au Front de salut, a souligné que l’affaire de “conspiration contre la sécurité intérieure de l’Etat” intervient au moment où le pouvoir en place n’a pas réussi à trouver des solutions économiques et sociales pour la crise actuelle que connaît le pays.
De ce fait, a-t-il poursuivi, la tension a augmenté d’un cran, ce qui a accéléré la décision d’arrêter les opposants.
Pour sa part, Dalila Msaddek, membre du comité de défense et soeur de Jawhar Ben Mbarek, a qualifié les personnes arrêtées de dirigeants politiques, assurant qu’elle mettra tout en oeuvre pour poursuivre en justice toutes les personnes qui sont à l’origine des arrestations.