L’organisation canadienne Equitas, le Centre Tunisien Méditerranéen (TUMED), l’Association Voix du Sourd (AVST) et l’Association Marocaine des Droits Humains (AMDH) ont annoncé lundi à Tunis le lancement d’un nouveau programme baptisé : “L’égalité pour le changement” pour la promotion des droits des femmes à travers l’éducation aux droits humains.
“Ce nouveau programme mené par Equitas et neuf organisations partenaires en Tunisie et une au Maroc, incluant TUMED, AVST et AMDH, vise un engagement accru de la société civile pour l’avancement de l’égalité de genre et des droits des femmes à travers l’éducation aux droits humains”, a fait savoir, Rania Derbel, coordinatrice régionale, Moyen Orient et Afrique du Nord à Equitas.
Dans une déclaration à l’agence TAP en marge d’une conférence de presse organisée à Tunis, la responsable a indiqué que ce programme d’une durée de trois ans (2021-2024), vise à outiller et à accompagner les organisations de la société civile à mettre en œuvre des activités d’éducation aux droits humains telles que des sessions de formation et des campagnes de plaidoyer ou de sensibilisation, qui favorisent l’égalité de genre et la promotion des droits des femmes.
“Dans le cadre de ce programme, les organisations participantes bénéficient de formations présentielles et en ligne, des micro-financements et de l’appui pour mettre en œuvre des initiatives communautaires visant la promotion des droits des femmes, tels que le droit à l’éducation et le doit à l’accès à l’information pour les femmes sourdes”, a-t-elle ajouté
Selon Rania Derbel, la conférence fait suite à une session de formation de six jours ayant pour thème “Mener une initiative communautaire pour promouvoir et réaliser les droits des femmes” regroupant 25 personnes participantes de neuf organismes partenaires de la société civile.
La représentante d’Equitas a signalé que le programme impliquera directement 80 personnes œuvrant pour le changement dans au moins dix différentes communautés en Tunisie et au Maroc ainsi que plus d’une trentaine de personnes détentrices d’obligations et d’organisations de la société civile.
“Leur action collective et leur engagement en faveur de la promotion de l’égalité de genre et la promotion des droits des femmes seront étendus à plus de 280 personnes”, a-t-elle dit faisant remarquer que le programme touchera 12 mille autres personnes, notamment par le biais de campagnes de sensibilisation des médias de masse.
L’intervenante a signalé qu’à la suite des formations, chaque association travaille sur une initiative pour la promotion des droits des femmes citant comme exemples le travail sur la violence faite aux femmes sourdes en Tunisie, l’initiative contre la déscolarisation des enfants menée par le centre TUMED, l’initiative pour l’accès des femmes à la culture à Agareb à Sfax, l’initiative pour une meilleure vie scolaire des enfants dans les zones rurales de Kasserine, pour l’autonomisation économique des femmes à Siliana et à Médenine et pour une meilleure intégration des femmes en situation de handicap à Laaroussa notamment dans le secteur professionnel.
Le programme “l’égalité pour le changement” est financé par le gouvernement canadien à travers le ministère des relations internationales et de la francophonie à hauteur de 930 mille dollars canadiens, selon Derbel.
Pour sa part, Walid Torkhani, du centre TUMED a souligné que le centre sera appuyé par l’organisation Equitas dans la réalisation de son programme le droit à l’enseignement qui cible les élèves âgés entre 6 ans à 16 ans et vise à organiser une série d’activités essentiellement culturelles afin de renforcer l’attachement des enfants à leurs établissements scolaires et lutter contre le décrochage scolaire notamment dans les zones intérieures et frontalières dans les régions de Gafsa, Kasserine et probablement à Jendouba.
Par ailleurs, Aziz Ghali, président de l’association marocaine des droits humains a mis l’accent sur l’importance d’exploiter les nouvelles technologies pour sensibiliser les femmes à leurs droits économiques et socioculturels.
“En effet, le programme l’égalité pour le changement intervient à un moment où la vulnérabilité et la pauvreté de la femme se sont accentuées notamment après la crise de covid 19 et il convient aujourd’hui d’exploiter les nouvelles technologies notamment les téléphones pour sensibiliser les femmes où qu’elles soient”, a-t-il soutenu.