Le président de la République, Kaïs Saïed, a tenu à rassurer les ressortissants des pays de l’Afrique subsaharienne en situation régulière en Tunisie.
Lors d’une audience jeudi 23 février 2023 avec le ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine, il s’est enquis des conditions de vie et de la situation des Subsahariens, rappelant que la Tunisie, anciennement appelé “Ifriqiya” ne peut pas, par définition, exercer de la discrimination raciale.
Le chef de l’Etat, qui apparaît dans une vidéo publiée sur la page Facebook de la présidence de la République, rappelle avoir seulement appelé à l’application de la loi. Il met en garde contre les agressions pouvant cibler les Subsahariens en Tunisie, soulignant que seul l’Etat est responsable dans ce sens, en empêchant les étrangers de s’établir de façon irrégulière sur son territoire.
Kais Saied estime que son appel à l’urgence de mettre fin aux flux des migrants subsahariens en Tunisie a été récupéré par les “imposteurs et les malintentionnés” en utilisant la carte de la discrimination raciale. Ceux-ci cherchent à semer la discorde et la division et à porter atteinte aux relations de la Tunisie avec les Etats africains.
Il dit n’avoir jamais appelé à la discrimination raciale, exhortant les responsables dans différents niveaux de décision à protéger et à défendre les droits des Subsahariens en situation régulière en Tunisie.
Il n’a cependant pas exclu l’existence d’un plan d’installation des Subsahariens en Tunisie, et que des fonds ont été versés dans ce sens.
Il indique qu’il ne permettra pas “le changement de la composition démographique tunisienne, ni l’installation d’étrangers de façon irrégulière dans le pays”, faisant observer, dans la foulée, que des tribunaux spéciaux ont été créés par certains Subsahariens résidant dans le pays de façon irrégulière.
La Tunisie a beaucoup apporté à l’Afrique, a-t-il souligné, citant en exemple son soutien inconditionnel aux mouvements de libération en Angola, Namibie, l’Afrique du Sud et autres pays.
Les Subsahariens venus en Tunisie y ont trouvé un refuge, mais il ne sont pas au-dessus de la loi, a-t-il soutenu.
Présidant, mardi 21 février 2023 au Palais de Carthage, une réunion du Conseil de la sécurité nationale, Kaïs Saïed avait mis l’accent sur la nécessité de prendre des mesures urgentes pour mettre fin et ” au plus vite ” au phénomène de l’afflux massif de migrants irréguliers de l’Afrique subsaharienne vers la Tunisie.
Un discours taxé de raciste par des composantes de la société civile et des partis politiques dans la mesure où selon eux, il incite contre les ressortissants subsahariens établis en Tunisie et nuit à la position de la Tunisie dans les instances africaines.