Tunisie : Les dernières arrestations préoccupent des associations et organisations

Des activistes, associations et autres organisations nationales ont fait part de leur préoccupation face aux arrestations et poursuites judiciaires “arbitraires” engagées contre des activistes politiques et de la société civile et hommes de médias pour leur position à l’égard de la politique du président de la République et de son gouvernement.

Dans une déclaration commune, ils condamnent l’arrestation du directeur général de la radio privée “Mosaique FM”, Noureddine Boutar, après son audition sur la ligne éditoriale de l’établissement. “Il s’agit d’une tentative d’intimidation des médias et des journalistes et de faire taire toutes les voix libres”, accusent-ils.

Les signataires de la déclaration dénoncent, par ailleurs, “l’instrumentalisation des appareils de l’Etat et leur assujettissement par le pouvoir en place pour régler des comptes avec les opposants”, appelant le chef de l’Etat à “cesser le discours d’intimidation et d’incitation à la haine”.

Ils invitent les forces civiles et les citoyens à s’unir pour lutter contre “les pratiques despotiques qui portent atteinte aux droits et aux libertés”.

Parmi les signataires figurent notamment l’organisation Al-Bawsala, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), l’Association tunisienne de défense des libertés individuelles et le Réseau tunisien de la justice transitionnelle.

Mardi 14 février, lors d’une réunion avec des hauts responsables sécuritaires, au siège du ministère de l’Intérieur, le président de la République, Kaïs Saïed, a déclaré que les personnes arrêtées sont impliquées dans des affaires de terrorisme et il est impératif qu’elles soient poursuivis par la justice. “Nous ne laisserons jamais la Tunisie en proie à ces criminels et ces terroristes qui veulent faire souffrir les Tunisiens et porter atteinte à l’Etat tunisien”.

La Tunisie connaît une période délicate et difficile, a-t-il dit, précisant que “les accusations portent sur un complot contre la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat”.

Le chef de l’Etat a affirmé que “le devoir sacré requiert, aujourd’hui, de défendre le pays contre ceux qui sont obnubilés par le pouvoir et l’argent et qui n’hésitent pas à être à la botte de parties étrangères”.

En outre, il a souligné que, lors de ces arrestations, les procédures ont été respectées bien que les personnes impliquées soient “des conspirateurs contre la sûreté de l’Etat et en train de préparer des assassinats”.

“Il s’agit là d’un traitement procédural qui ne se produit pas dans tous les pays. De telles infractions supposent nécessairement une intervention immédiate des forces de sécurité notamment lorsqu’il est question d’un flagrant délit”, a-t-il dit.

Et d’ajouter: “Invoquer le simple motif de non-respect des procédures n’est autre qu’un maigre prétexte pour brouiller la vérité et laisser certains échapper entre les mailles de la justice”.