A deux jours du second tour des élections législatives, les organisations nationales ainsi que des composantes de la société civile se sont retroussés les manches et présenté leurs initiatives pour sortir le pays de sa crise, notamment politique. Certains plaident en faveur du processus du 25 janvier, d’autres le rejettent totalement.
L’Initiative de salut national, des experts se mobilisent
Regroupant, la ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH), l’ordre des avocats et le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), l’Initiative de salut national lancée par l’union générale tunisienne du travail (UGTT) a déclaré avoir l’objectif de sauver le pays de la crise globale qui y sévit, soulignant que la détérioration de la situation sociale, politique et économique a affecté la vie des Tunisiens.
A l’ouverture d’une réunion tenu vendredi, 2 jours avant le jour du scrutin, à Tunis , les présidents des quatre organisations ont affirmé que le but de cette initiative est d’élaborer un programme de réforme qui propose des solutions pour sortir le pays de la crise en collaboration avec des experts dans les domaines politique, économique et social, du droit constitutionnel, des droits humains et de la culture..
Trois commissions ont été constituées au sein de cette initiative à savoir la commission économique, politique et sociale. Chaque commission formera des sous-commissions selon les axes convenus et le tout sera soumis en séance plénière avec la participation de tous les experts.
Dans une précédente déclaration à la TAP, Taher Berberi, secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) avait tenu à préciser que l’appel au dialogue lancé par la centrale syndicale a pour objectif de sauver le pays de la situation actuelle extrêmement détériorée à différents niveaux et non de sauver le processus du 25 juillet.
Le 13 janvier, la ligue tunisienne des droits de l’Homme avait appelé à la nécessité de surmonter la crise, dans le strict respect des droits de l’homme et de la participation effective de la société civile et politique.
Pour ce faire, avait recommandé la LTDH, il importe de décréter en urgence une série de mesure, dont notamment, la suspension du second tour des élections législatives, le retrait des décrets-lois et décrets contraires aux fondements de l’Etat civil et à la séparation des pouvoirs, citant à ce titre le décret-loi n°54 de 2022.
Des organisations qui s’opposent…
Des partis politiques, associations de la société civile et personnalités nationales ont annoncé leur intention d’agir par tous les moyens “pacifiques et légitimes” pour “stopper le processus du 25 juillet”, déclarant, toutefois, leur rejet total du “système d’avant le 24 juillet”.
Dans un texte intitulé “Déclaration du 26 janvier”, publié, vendredi, les signataires considèrent, en outre, que le processus électoral actuel est “dépourvu de toute légitimité populaire”, ce qui, estiment-ils, aggrave davantage “la crise politique” dans le pays.
Pour les signataires, l’initiative de l’Union générale tunisienne du Travail (UGTT), qui comprend également l’Ordre des avocats, la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’Homme et le Forum tunisien des droits économiques et sociaux, demeure “une initiative positive” visant à défendre les acquis des Tunisiens et leurs droits économiques et sociaux, d’une part, et l’Etat de droit et des libertés, de l’autre.
Parmi les personnalités, partis et associations signataires figurent entre autres le parti Al-Massar, le parti socialiste, le collectif Soumoud, Sghaier Zakraoui (universitaire), Hamadi Ben Jaballah (universitaire et analyste politique), Mohamed Kilani (ex-secrétaire général du Parti Socialiste) et Jouneidi Abdeljaoued (dirigeant d’Al-Massar).