Dans la foulée des élections législatives, dernière étape de la feuille de route politique mise en place par le président de la République, des alliances et des formations ont vu le jour. Certains d’entre eux proposent des initiatives de salut, sollicitant l’appui des organisations nationales.
Mais leurs positions sont très éloignées. Ceux qui soutiennent le processus du 25 juillet et appellent à une participation plus conséquente au deuxième tour des élections, pour mettre fin à l’état d’exception, et ceux qui estiment que le boycott des élections est un message clair qui doit montrer que le projet de Kais Saied a échoué et que tout le processus du 25 juillet doit être suspendu.
Le Harak, formation pro Saied, vient d’annoncer, à quelques jours du scrutin du deuxième tour, la création d’une initiative nationale qui verra la lumière en mars prochain, après la mise en place du parlement , pour sauver le processus du 25 juillet.
Une initiative qui se décline en quatre axes : l’impulsion des investissements, la trêve sociale avec les partenaires sociaux, la réforme de la justice et l’établissement de canaux de communication entre la présidence de la République et les autres intervenants dans la sphère publique.
Le Harak invite le président de la République, la présidence du gouvernement et les organisations nationales dont l’UGTT et l’ordre des avocats, à participer à son initiative de salut.
D’ailleurs, ce groupe politique avait déclaré que l’UGTT étudie sa proposition.
Autre front favorable au 25 juillet, “Pour la victoire du peuple” créé en octobre 2022 et qui regroupe des militants de la société civile, des présidents de partis et des activistes des droits de l’homme ainsi que d’anciens députés et syndicalistes, dont l’ancien bâtonnier des avocats, Brahim Bouderbala, le parti du Courant Populaire, Mbarka Brahmi (députée), Mongi Rahoui (Député), et Ridha Chihab Mekki (un des partisans proches du chef de l’Etat), Rafaa Tabib, et Mohamed Ali Boughdiri (ancien syndicaliste).
” Pour la victoire du peuple ” met en avant l’importance de voter massivement au second tour des législatives pour mettre fin à l’Etat d’exception et asseoir le nouveau parlement.
Ses membres insistent sur la nécessité de lutter contre les tentatives de certains lobbies d’infiltrer le prochain parlement et de réapparaitre sur la scène politique.
A l’opposé de ces deux coalitions, la Coordination des partis sociaux-démocrates et le Front de salut National, deux formations politiques qui ne partagent pas les mêmes idées mais qui sont toutes les deux contre le processus du 25 juillet.
La Coordination qui comprend cinq partis, à savoir le Courant démocrate, le Parti républicain, le Parti des travailleurs, Ettakatol et al- Qotb, réclame le gel du processus du 25 juillet y compris les législatives et le départ du président kais Saied.
Le Front de salut national a appelé, lui aussi, au départ de Kaïs Saïd afin de pouvoir sauver le pays sur les plans économique et politique et rétablir “le processus des libertés” entamé depuis le 14 janvier 2011.
Très critique à l’égard des mesures du 25 juillet 2011, le Front se dit convaincu de l’urgence de relancer le dialogue national revendiqué par les forces nationales, dont l’Union Générale Tunisienne du Travail, il y a plus d’un an et demi, afin de faire face aux échecs vécus par la Tunisie lors des années écoulées en raison de l’absence d’une ferme volonté de réforme.
Pour Ahmed Nejib Chebbi, président du Front, ” contrairement à ce que certains osent prétendre, l’avènement du nouveau parlement serait bien l’amorce de la crise et non sa fin “.
LE Front de Salut est composé de courants opposés à la politique du président Saied et qui refusent en bloc le processus du 25 juillet. Ils le qualifient de ” renversement de la légitimité”.
Le Front regroupe Ennahdha, le mouvement “Amal” Harak Tounes Al Irada, la Coalition Al Karama, Qalb Tounès, “Citoyens contre le coup d’Etat” et l’Initiative démocratique, en plus de députés du parlement dissous.