Tunisie : La LTDH préoccupée face à la “dégradation de la situation”, pointe du doigt l’Exécutif

La Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH) a exprimé sa vive inquiétude face à la situation générale du pays, estimant que la Tunisie connaît actuellement une polycrise “qui fait obstacle à ce que les Tunisiens parviennent à réaliser leurs aspirations à un Etat civil et démocratique où prévalent droits et libertés dans le cadre de la loi”.

Dans une déclaration publiée, vendredi, à l’occasion de la commémoration de la révolution du 14 janvier, la Ligue pointe du doigt l’Exécutif et le tient pour responsable “de l’exacerbation et l’enlisement du pays dans la polycrise”.

Afin d’éviter de perpétuer la crise, la LTDH a appelé à la nécessité de la transcender, dans le cadre du plein respect des droits de l’homme et de la participation effective de la société civile et politique.

Pour ce faire, recommande la LTDH, il importe de décréter en urgence nombre de mesures, dont notamment, la suspension du second tour des élections législatives, le retrait des décrets-lois et décrets contraires aux fondements de l’Etat civil et à la séparation des pouvoirs, citant à ce titre le décret-loi n°54 de 2022.

Il s’agit, également, de hâter la mise en œuvre des décisions émanant du tribunal administratif concernant les juges révoqués et la publication du mouvement judiciaire, estime la LTDH.

Par ailleurs, la LTDH a appelé à la formation d’un “gouvernement de compétences” bénéficiant de l’appui des composantes des organisations nationales, de la société civile et politique, dirigé par une personnalité nationale. “Une personnalité qui serait capable d’offrir des alternatives sociales et économiques et de prendre des mesures efficaces, capables de limiter l’exacerbation de la crise économique et le phénomène généralisé du chômage et de la migration irrégulière”.

Revenant au décret-loi n°54, la LTDH a dénoncé “des violations des droits de l’homme qui se sont multipliées au cours de la période récente” commises sur la base de ce texte, mettant en garde contre “une régression criarde” de la liberté d’expression et d’opinion.