Des partis politiques ont dénoncé les poursuites judiciaires engagées à l’encontre des opposants politiques et des défenseurs de droits de l’homme, suite au renvoi du Coordonnateur du Comité de défense des magistrats révoqués, Ayachi Hamami, devant l’instruction au sens du décret-loi n° 54.
Plusieurs dirigeants du Front de salut national devraient également comparaitre devant la justice sur fond de plainte déposée par la cheffe du Parti destourien libre Abir Moussi.
Ayachi Hammami avait annoncé avoir été informé de sa citation devant l’instruction, au sens du décret-loi n°54 sur fond d’accusations de ” diffusion de fausses rumeurs dans le but de porter atteinte aux droits d’autrui et de porter préjudice à la sureté publique ” et ” d’attribution de données infondées visant à diffamer les autres “.
L’article 24 dudit décret-loi prévoit une peine de cinq ans d’emprisonnement assortie d’une amende de 50 000 dinars, portée au double si la personne visée est un agent public ou assimilé.
A ce propos, le parti travailliste, le parti républicain, le Courant démocrate, Ettakatol et Al Qotb ont estimé que la liberté d’expression est l’un des acquis les plus importants engrangés par le peuple tunisien après la Révolution, dénonçant toute poursuite judiciaire ” arbitraire ” contre des figures de l’opposition.
Dans des communiqués séparés, ces partis ont souligné que l’indépendance et l’impartialité du pouvoir judiciaire sont l’un des fondements les plus importants de l’Etat de droit, mettant en garde contre toute instrumentalisation de la justice à des fins politiques.
” La répression à l’encontre de l’opposition s’accentue “, ont averti ces partis, appelant le régime en place à cesser de se servir du décret-loi n° 54 comme prétexte pour écraser toute contestation.
De son côté, le mouvement Ennahdha a dénoncé la convocation devant l’instruction de plusieurs dirigeants du Front de salut national ainsi que des hommes politiques qui s’opposent au président Kais Saied, dont l’ancien président Moncef Marzouki, Jawhar Ben M’barak, Shaima Issa, le Coordonnateur du Comité de défense des magistrats révoqués, Ayachi Hamami, Abederrazek Kilani, Lazhar Akremi et des journalistes et de blogueurs.