Tunisie : Hichem Snoussi fustige une “politique répressive” de l’ISIE face aux médias

L’Instance électorale s’est muée en un simple organe aux mains de l’Exécutif et n’a de cesse de pratiquer une politique “répressive” envers les médias et les journaux au moyen de la récurrente pratique des mises en garde, a fustigé, Hichem Snoussi, membre de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA).

S’exprimant à Tunis lors d’une conférence de presse tenue, mercredi, par la HAICA, et consacrée à la présentation du bilan du monitoring de la couverture médiatique de la campagne électorale des législatives, Snoussi a affirmé qu’aujourd’hui l’ISIE ne bénéficie pas de crédit auprès des médias. Elle est une institution “non grata”, a-t-il dit regrettant de voir “le président de la République ne prêter écoute qu’à elle et elle seule.”

Revenant sur les rebondissements de l’affaire dite de la “Décision conjointe”, le membre de la HAICA a précisé que le conflit né aujourd’hui avec l’ISIE n’est pas une “bataille d’ordre juridique”, dénonçant à ce titre des tentatives visant à la faire traîner dans le moule des considérations juridiques en raison de “l’affinité” de l’ISIE avec le pouvoir exécutif.

Rien ne changera la donne, a martelé Snoussi, soulignant que la (HAICA) continuera à dire “non” à la partialité du pouvoir en place et à “la marginalisation à outrance” des partis politiques lors de la campagne électorale, alors qu’il s’agit bien d’un “pilier essentiel de la démocratie”.

Occasion pour faire le point sur nombre de questions, Snoussi n’a pas mâché ses mots, appelant l’instance électorale à cesser de dilapider l’argent public et à se plier aux rigoureuses règles de compétence, dénonçant une politique de harcèlement “pur et dur” visant les médias.

Etant organe de régulation de l’Audiovisuel, la HAICA se voit dans l’obligation d’agir et ne restera pas les “bras croisés” et se tiendra ainsi aux côtés des journalistes par l’entremise de ses avocats pour défendre haut la liberté d’expression, a-t-il averti.