“L’Etat et ses appareils notamment sécuritaire et judiciaire, sont tous responsables d’avoir instauré la politique d’impunité et facilité l’obtention de l’immunité aux responsables pour échapper aux sanctions et à la reddition des comptes”, ont estimé les représentants de la société civile et les activistes des droits de l’Homme, participant aux travaux de la 2ème journée de la rencontre internationale organisée, dimanche, à Tunis, par le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT).
Cette rencontre internationale a traité des “mécanismes de protection et rôle des structures professionnelles et des organisations des droits de l’Homme dans la lutte contre l’impunité”.
Les autorités officelles sont en haut de la liste des responsables des agressions commises sur les journalistes dans, à peu près, tous les rapports de l’unité de monitoring du SNJT, selon Khaoula Chbah, coordinatrice de l’unité.
L’unité de monitoring a relevé 50 agressions commises par les forces de l’ordre, l’an dernier. “Le système judiciaire n’était pas efficace dans la poursuite des agresseurs dans les dossiers déposés par les journalistes. De ce fait, ces derniers croient, désormais, de moins en moins en l’efficacité de la justice”, a-t-elle fait savoir.
Selon Ridha Raddaoui, avocat et activiste des droits de l’Homme, l’Etat se base sur des textes de loi pour consacrer ces pratiques d’impunité.
“Il s’agit d’une couverture législative et procédurale qui permet à l’impunité de devenir une pratique”, a-t-il regretté.
Pour sa part, le Directeur général du bureau de prospection, d’évaluation et d’analyse au ministère de l’Intérieur, Riadh Jomni, a assuré que tout agent appartenant aux forces de l’ordre ayant commis une infraction, un délit ou un crime sera traduit devant la justice qui aura le dernier mot.
Il a souligné que le ministère de l’Intérieur avait lancé plusieurs initiatives pour assurer une communication directe entre les journalistes et les sécuritaires, notamment lors de plusieurs sessions de formation organisées depuis 2013.
Jomni a, en outre, précisé que les droits de l’Homme et les libertés publiques figurent parmi les grands axes des programmes de formation du ministère.