L’Allemagne est désormais la nouvelle destination d’immigration légale pour les jeunes tunisiens qui poursuivent des études universitaires, et ce malgré la barrière linguistique.
La France, les pays du Golfe et le Canada constituaient jusqu’à présent les destinations préférées des cerveaux tunisiens.
De janvier à octobre 2022, 5 474 Tunisiens ont pu obtenir un visa pour travailler en Allemagne, soit près du double de ce nombre en 2020. Cela est dû à l’absence de quotas dans l’octroi de visas et au fait que les diplômes tunisiens sont reconnus dans le pays.
Narjes Rahmani, directrice d’une agence de migration, a déclaré à l’AFP que l’Allemagne, qui a des taux de fécondité très bas, « a d’énormes besoins en main-d’œuvres, non seulement dans la santé ou les technologies de l’information, mais aussi dans les hôtels, les restaurants et la construction ».
Certains employeurs allemands dans des secteurs où il y a une pénurie importante offrent à ceux qui souhaitent immigrer dans ce pays des facilités et des privilèges importants, allant jusqu’à leur accorder des pré-contrats pour obtenir un visa immédiat ainsi que le financement de leur apprentissage de l’allemand pendant six mois en Tunisie.
La Tunisie connaît une grave crise économique avec une croissance faible, un taux de chômage élevé et une aggravation de la dette extérieure, les répercussions de la pandémie de la Covid-19 et de la guerre en Ukraine ainsi que la crise politique ont eu de grandes répercussions sur les jeunes.
En conséquence, la migration légale et illégale est devenue l’aspiration de la jeunesse tunisienne.
Plus de 40 000 ingénieurs et trois mille médecins ont émigré au cours des cinq dernières années vers les pays du Golfe, l’Europe et d’autres pays.
D’autre part, plus de 16 000 Tunisiens sont arrivés en Italie dans le cadre d’opérations d’immigration clandestine depuis le début de l’année 2022 à la recherche d’un travail et d’une vie meilleure.