Le porte-parole du mouvement Ennahdha, Imed Khemiri, critique la démarche autocratique du président de la République, Kaïs Saïed, qui constitue un échec, selon lui.
Lors d’une conférence de presse organisée, lundi, sur les derniers développements politiques, le mouvement a relevé “une absence totale de transparence et de sincérité du pouvoir en place”, surtout avec les divergences constatées entre les institutions de la présidence de la République et du gouvernement.
Le gouvernement Bouden n’a pas dévoilé le contenu de l’accord avec les donateurs internationaux, ni celui de la loi de finances, a-t-il fait remarquer.
Selon Khémiri, après un an et demi de la prise des mesures d’exception du 25 juillet, la crise n’a fait qu’accroitre. Il a critiqué l’incapacité du pouvoir en place à gérer le manque de produits de base, la question des déchets à Sfax et les disparus de Zazis.
Le pouvoir a pris pour cible les institutions de la constitution de 2014, telles que le Conseil supérieur de la magistrature et l’institution judiciaire en général “pour avoir refusé de se soumettre aux ordres”, rappelant la révocation de 57 magistrats et, plus récemment, du maire de Bizerte.
Sur un autre plan, le dirigeant d’Ennahdha a appelé à plus de précisions sur l’affaire de complot contre la sureté de l’Etat (affaire des 25 personnalités), faisant observer qu’aucune partie officielle n’a abordé publiquement cette question.
Il a ajouté que des dirigeants du parti ont été cités dans cette affaire, exprimant la crainte de voir le conflit politique avec Ennahdha se transformer en un conflit sécuritaire qui aura un lourd impact social, selon ses dires.
De son côté, la présidente du bureau juridique du mouvement, Zeineb Brahmi, a déclaré que les affaires intentées contre Ennahdha ont été provoquées par des partis politiques et des particuliers, précisant que le dossier de l’affaire du “lobbying” relative aux élections de 2019 est “totalement vide”.
“Aucun contrat pour influencer les élections n’a été retrouvé par la justice”, a-t-elle souligné.
Zeineb Brahmi, également membre du bureau exécutif d’Ennahdha, a aussi déclaré que les affaires “Instalingo”, “Namaa”, “appareil secret d’Ennahdha” et celle de l’envoi des jeunes dans les zones de conflit “ne sont que calomnies et diffamation”, montées par certains partis politiques et par le pouvoir en place.
Le président du parti Ennahdha, Rached Ghannouchi, et des dirigeants du mouvement, notamment Habib Ellouze et Ali Laârayedh, avaient comparu, en septembre dernier, devant la brigade antiterroriste de Bouchoucha.
Le ministère public a ensuite décidé de les déférer devant le pôle judiciaire antiterroriste pour être entendus.