Plus de 28 associations et organisations de défense des droits de l’Homme ont vivement condamné les “politiques de déni de la crise, de négligence et de discrédit” empruntée par l’Etat depuis le début de la crise de Zarzis (gouvernorat de Médenine) et qui a poussé la population locale à l’escalade pour faire éclater toute la vérité sur les victimes de la tragédie du 21 septembre dernier.
Dans une déclaration commune publiée, vendredi, le collectif a également dénoncé la “répression sécuritaire” d’une marche de protestation pacifique organisée par les familles endeuillées, déplorant “le peu de réactivité de l’Etat et de son appareil” ainsi que l’absence d’une volonté de trouver des solutions et des alternatives face aux problèmes économiques, sociaux et environnementaux.
Vendredi, un grand nombre de familles des disparus dans la tragédie du naufrage du bateau de migration irrégulière et leurs partisans dans le mouvement populaire ont organisé une marche vers l’île de Djerba interceptée au niveau de la route liant Djerba à Zarzis en raison du dispositif de sécurité déployé dans la région.
Un certain nombre de manifestants ont jeté des pierres sur les unités de sécurité pour tenter de reprendre leur marche vers l’île de Djerba, ce qui a contraint les forces de l’ordre à intervenir au moyen du gaz lacrymogène pour disperser les protestataires.
Cette mobilisation populaire survient sur fond de la décision du ministre de l’Intérieur de renoncer à se rendre à la délégation de Zarzis et de rencontrer les familles des disparus. Une décision qui a suscité la tension et l’exaspération des habitants de la ville de Zarzis.
Parmi les signataires de la déclaration, le forum tunisien des droits économiques et sociaux , la ligue tunisienne de défense des droits de l’homme, le syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), le comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie, Avocats sans frontières (ASF).