Quelque 232 agressions contre des journalistes, dont 84 qualifiées de “graves”, ont été recensées en une année en Tunisie, selon l’Unité de monitoring du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT).
151 de ces 232 agressions ont été commises par “des parties officielles”, ajoute cette unité dans son rapport annuel publié jeudi 3 novembre 2022 et couvrant la période du 15 octobre 2021 au 15 octobre 2022.
Au total, 231 personnes ont été victimes d’agressions, dont 88 femmes et 139 hommes. Trente-six sur les 232 agressions ont été commises dans l’espace virtuel, précise le SNJT.
La disparition du journaliste Sofiène Chourabi et du reporter-photographe Nadhir Ktari, en 2014 en Libye, a également été recensée.
Les journalistes agressés travaillaient en particulier sur des sujets politiques (77 cas), suivis de sujets à caractère social (42 cas), de sujets liés aux élections (39 agressions), de sujets à caractère économique (17 cas), de sujets à caractère sécuritaire (11 cas) et des sujets sportifs (11 cas).
Le Syndicat des journalistes appelle le gouvernement à condamner publiquement les atteintes à la liberté de la presse et à la liberté d’expression et à éviter le discours d’incitation à la violence contre les journalistes.
Il réclame également le retrait des textes qui représentent “une atteinte à la liberté d’expression et à la liberté de la presse”, en particulier le décret-loi n° 2022-54 du 13 septembre 2022 relatif à la lutte contre les infractions se rapportant aux systèmes d’information et de communication.
Le Syndicat des journalistes insiste, aussi, sur l’importance d’adopter une approche participative dans l’élaboration de toute législation relative à la liberté de la presse et à la liberté d’expression et de respecter le droit des journalistes à l’accès à l’information.
Il souligne, en outre, la nécessité d’oeuvrer en vue de relancer le dossier de la disparition de Sofiane Chourabi et Nadhir Ktari, afin de connaître la vérité sur leur disparition.