Des chefs d’entreprises opérant dans les secteurs du lait, de volailles et de pâtes alimentaires ont indiqué, hier mercredi, que leurs unités de production n’ont pas encore perçu les subventions de l’État, lesquelles sont estimées à 600 millions de dinars.
Lors d’un Webinaire organisé par l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE), sur la hausse des prix des denrées alimentaires, les participants ont mis l’accent sur la nécessité de préserver les filières de production et d’industrialisation et de mettre en place un plan d’action “participatif” et “urgent” afin de sortir de la crise actuelle.
Ainsi, le PDG d’une entreprise spécialisée dans l’élevage et l’abattage des volailles, Naoufel Sassi a souligné l’impératif de reconsidérer le stock stratégique dans le secteur des volailles, estimant que la hausse des prix des viandes blanches est due à l’absence de ce stock.
Selon lui, le coût de la production des volailles à l’échelle nationale a connu une hausse en raison de l’augmentation du coût du transport et de la main d’œuvre dans le secteur, appelant à cet égard à mettre en place un fonds géré par les professionnels du métier afin de préserver la filière.
De son côté, le président directeur général d’une société spécialisée dans la fabrication de pâtes alimentaires indique que le secteur des minoteries et des fourrages nécessite la suppression de certaines décisions relatives notamment à la réduction du poids des camions de 35 tonnes à 22 tonnes.
Cette décision, a-t-il dit, a impacté le coût du transport.
Il a, par ailleurs, appelé le gouvernement à verser les dus du secteur qui sont estimés à 300 millions de dinars et procéder progressivement à la libéralisation du prix des pâtes alimentaires.
Il a, d’autre part, estimé que les prix du blé tendre connaîtront une baisse, expliquant cela par l’amélioration de la production du Canada qui détient le 1/6 de la production mondiale.
Rekiki a aussi souligné que la réduction de la TVA imposée sur le soja et le maïs va entraîner une baisse des prix au niveau national.
Pour sa part, le DG d’une société opérant dans le secteur laitier , Boubaker Mehri a appelé le gouvernement à prendre des mesures visant à réformer la filière laitière, suggérant, à cet égard, de réviser à la hausse les prix du lait à la production et de régler les dus des industriels cumulés sous forme de subventions.
Face à l’inflation et la hausse de prix à l’échelle nationale, il est primordial de porter à la hausse les prix du lait subventionné, d’autant que les prix des emballages ont augmenté de 10% entre août 2020 et août 2022.
Il a, par ailleurs, fait savoir que les dus cumulés sous forme de subventions ont atteint 30% du chiffre d’affaires des usines de fabrication du lait.
Le professeur à l’université de Tunis et expert en politiques agricoles, Houssem Eddine Chebbi a souligné que le mécanisme de fixation du prix a mis en péril le secteur industriel, ajoutant que cela est de nature à détruire le secteur agricole qui souffre déjà de problèmes structurels.