S’il vous arrive de se rendre tôt le matin ou tard le soir dans le quartier d’Ennasr (proche banlieue de Tunis), ne soyez pas surpris de rencontrer des joggeurs munis de bâtons –bien munis de bâtons. Le phénomène prend au fil des jours de l’ampleur dans l’indifférence la plus totale.
Renseignement pris, ces joggers, pour la plupart des cadres à la retraite, ont été amenés à se doter de cette arme rudimentaire pour se défendre contre des hordes de chiens errants abandonnés par leurs propriétaires.
De plus en plus nombreux et agressifs par l’effet de la faim, ces chiens n’hésitent pas à agresser tout corps en mouvement : personnes qui courent, véhicules, vélos…
C’est une véritable préoccupation pour les habitants de ce quartier où résident également des communautés étrangères, entre autres mauritanienne, libyenne et subsaharienne. Les femmes de ces communautés, réputées pour leur rythme de vie nocturne, risquent avec leurs amples accoutrements d’être attaquées par ces chiens.
Ces désagréments auraient pu être évités si les urbanistes de l’Agence foncière de l’habitat (AFH) avaient mieux conçu cette monstruosité urbaine qu’est le quartier Ennasr, une ville de plus 300 000 habitants. Rien n’a été prévu pour le confort de ses habitants. On n’y trouve ni espace vert, ni circuit de santé, ni espaces culturel….
ABS