L’ancienne députée Fatma Mseddi a déclaré que les arrestations et les investigations menées par le Pôle judiciaire de lutte antiterroriste au sujet de l’envoi des jeunes vers les foyers de tension prouvent la véracité des données et justificatifs qu’elle avait présentés à la justice militaire dans son dossier de plainte, en décembre 2021.
Mseddi fait savoir que des personnalités éminentes de l’Etat, des partis politiques et autres dirigeants du corps de la sécurité sont impliquées dans cette affaire, ajoutant que le Tribunal militaire a transféré le dossier au Pôle judiciaire qui, d’ailleurs, l’avait entendue le 7 février 2022 durant près de 12 heures, selon elle.
Elle a expliqué que sa plainte porte sur quatre volets. D’abord, le recrutement des jeunes et leur envoi vers la Syrie avec l’implication de certains imams tels que Ridha Jaouadi et Habib Ellouze ainsi que des associations.
Le deuxième volet concerne la partie sécuritaire ayant assuré l’envoi des jeunes en Syrie et falsifié les passeports.
Le troisième se rapporte au financement de l’opération, a-t-elle expliqué, pointant du doigt associations, sociétés et partis politiques.
Quant au quatrième volet de la plainte, il concerne le lien entre l’envoi des jeunes vers les zones de conflit et les attaques terroristes perpétrées sur le sol tunisien dont celle du Bardo en mars 2015.
Le ministère public près le Pôle judiciaire de lutte antiterroriste a autorisé les unités centrales de lutte antiterroriste et les crimes portant atteinte à l’intégrité du territoire national à placer un certain nombre d’individus en garde à vue, soupçonnés d’être impliqués dans ce dossier, notamment l’homme d’affaires Mohamed Frikha, certains anciens cadres sécuritaires (Abdelkrim Laâbidi et Fethi Beldi) ainsi que des imams (Ridha Jaouadi et Habib Ellouze), selon des médias.