Le rapport national de lutte contre la traite des personnes révèle que le nombre des cas de traite signalés auprès de l’instance nationale de lutte contre la traite des personnes (INLTP) durant l’année 2021 a atteint les 653 dont plus de deux tiers (76%) concernent des femmes, soit 504 cas, selon la présidente de l’instance, Raoudha Laabidi.
Lors d’une conférence de presse tenue mardi 6 septembre 2022 à Tunis par l’INLTP, Laabidi a ajouté que ce rapport fait également état d’une augmentation du nombre de cas d’exploitation économique des personnes en 2021 avec plus de 64% de cas. “Ce type d’exploitation comporte le travail forcé avec près de 40% des cas suivi de l’exploitation économique des enfants notamment, la mendicité avec 20% et les activités criminelles avec 13%”, regrette-t-elle.
Selon Laabidi, ce rapport a recommandé d’adapter les législations nationales relatives à la lutte contre la traite des personnes aux normes internationales et aux principes des droits de l’Homme et de mentionner l’enfant comme étant victime des crimes de traite, dans les réformes qui seront introduites au code de l’enfance, outre la finalisation des procédures de signature de l’accord du conseil de l’Europe pour la lutte contre la traite des personnes.
Laabidi a considéré qu’il était nécessaire de faire face aux phénomènes économiques, culturels et politiques et autres facteurs qui exposent les personnes à la traite et de diffuser la culture de lutte contre la traite des personnes dans les établissements éducatifs dans toutes les régions du pays.
Elle a également appelé à la nécessité de renforcer les campagnes de sensibilisation dans les médias pour faire connaitre aux citoyens les différentes formes de traite des personnes et les catégories ciblées et les moyens d’y prévenir notamment, par le biais des signalements.