La présidente de l’instance nationale de lutte contre la traite des personnes, Rawdha Laabidi, a fait savoir que le nombre de victimes de la traite des êtres humains en Tunisie a atteint en 2021, 1100 victimes environ dont la moitié sont des Tunisiens et l’autre moitié des étrangers.
Dans une déclaration à la TAP à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la lutte contre la traite d’êtres humains (30 juillet de chaque année), elle a indiqué que le nombre de victimes de la traite des personnes au cours de 2021 sera publié en détail le 6 septembre 2022 dans le rapport national sur la traite des personnes en Tunisie.
Elle a souligné que les formes principales de traite des personnes parmi les Tunisiens dont la majorité sont des femmes et des filles consistent, notamment en l’exploitation des enfants et la vente de nourrissons.
Laabidi a indiqué que le rapport national de l’instance pour l’année 2021 comportera, pour la première fois, la publication de statistiques relatives aux poursuites en justice de suspects dans des affaires de traite des personnes, notant que l’instance n’a pas obtenu, de 2017 à 2020, des précisions concernant ces affaires auprès du ministère de la Justice.
Selon Laabidi, les victimes de la traite des personnes parmi les étrangers sont de 19 nationalités (africaines et arabes) et la plupart sont des femmes”. La migration et le séjour irréguliers sont les principales causes de la traite des étrangers en Tunisie, a-t-elle dit.
Elle a souligné que les indicateurs de l’année 2020 étaient catastrophiques en matière de traite des enfants, qui a augmenté de 180,6% par rapport à l’année 2019, en plus de la vente de nourrissons, qui a augmenté de 22,5% par rapport à la même période, et a été caractérisée par l’implication d’enfants dans les réseaux de traite des êtres humains. Les statistiques de 2021 ont, cependant, montré une réduction significative de l’exploitation sexuelle des enfants.
Le nombre de victimes de la traite des êtres humains en Tunisie en 2020, recensées par l’instance nationale de lutte contre la traite des personnes sur la base de données fournies par le ministère de l’intérieur, du commissariat à la protection de l’enfance et des organisations concernées, a atteint 907 personnes dont plus de la moitié sont des enfants (452 victimes).
L’exploitation sexuelle des enfants a augmenté en 2020 de 32% par rapport à 2019. Le rapport a révélé que le nombre de victimes d’exploitation sexuelle des enfants a presque triplé, passant de 103 cas en 2019 à 289 cas en 2020.