Le Conseil de l’ordre national des avocats de Tunisie (ONAT) a estimé que la poursuite de la grève des magistrats est “une mesure “attentatoire à l’exercice du droit syndical qui exige la continuité du service public, tout comme elle porte préjudice au droit des citoyens à ester en justice et à bénéficier d’un recours judiciaire.”
Dans un communiqué publié, lundi, l’ordre des avocats a réaffirmé son attachement au principe de la souveraineté de la loi fondée sur la présomption d’innocence, le droit à la défense, au procès, à la redevabilité et à l’impunité, dénonçant la poursuite de la grève des magistrats pour la troisième semaine consécutive.
“La poursuite de la grève témoigne à nouveau de son caractère illégal, dès lors qu’elle vient enfreindre les lois en vigueur prohibant le recours à la grève”, a fait savoir l’ordre des avocats, rappelant à ce propos la grève des magistrats observée pendant deux mois consécutifs et qui avait pour objectif “d’obtenir des avantages pécuniaires”, laissant ainsi “le service de la justice et les droits des justiciables en proie aux tentations corporatistes étriquées.”
“Plus que jamais, le département de la justice ainsi que le conseil supérieur provisoire de la magistrature sont appelés à trouver des solutions urgentes permettant de garantir et la continuité du service public de la justice et le droit des citoyens d’accéder aux tribunaux”, martèle l’ordre.
Tout en réaffirmant la position de principe hostile à la comparution de civils devant une justice d’exception, la justice militaire, l’ordre des avocats a fait porter au pouvoir qui régnait durant la décennie précédente “l’entière et totale responsabilité des séquelles résultant du maintien du système juridique en place en vertu de l’article 149 de la constitution de 2014.”
Réunis sur convocation de la coordination des structures judiciaires, les magistrats ont adopté, samedi, à Tunis, une motion générale prévoyant un train de mesures et de mouvements à observer au cours de la période à venir, dont la plus importante est la grève de la faim des magistrats visés par le décret de révocation, la poursuite de la suspension des travaux dans les tribunaux pour la troisième semaine consécutive et l’organisation d’une “journée de colère”. Les magistrats ont également appelé le président de la République à accepter de recevoir les représentants des structures judiciaires.