Biontech veut envoyer des laboratoires mobiles de vaccins en conteneurs au Rwanda et au Sénégal. C’est censé créer une “justice vaccinale en Afrique”, mais c’est en fait un projet néocolonial.
Alors que la demande de vaccins dans les pays riches est saturée depuis quelques mois et que l’OMS a lancé sa propre production de vaccins, Biontech envisage désormais d’envoyer des laboratoires scellés « prêt à monter » en Afrique.
En 2021, seul 1% des vaccins produits par Biontech/Pfizer ont été expédiés vers des pays à faible revenu – en raison de prix gonflés et de profits à la suite de la pandémie. De cette façon, et avec des centaines de millions d’euros de financement public, Biontech a enregistré l’an dernier un bénéfice net de 10,3 milliards d’euros. Cette victoire a fait du PDG Ugur Sahin l’un des 11 milliardaires qui ont fait fortune avec les vaccins Covid-19.
En juillet dernier, l’OMS, en collaboration avec des organisations et des entreprises africaines, a mis en place un centre d’ARNm en Afrique du Sud pour développer un vaccin sans brevet et enfin commencé l’autosuffisance dans les pays à faible revenu. D’autres installations sont prévues en Égypte, au Kenya, au Nigéria, au Sénégal et en Tunisie.
Biontech a non seulement refusé au hub tout transfert de technologie, mais l’entreprise a même tenté d’entraver activement ses travaux, comme le rapporte le British Medical Journal.
Quelques pays riches, dont l’Allemagne, continuent de bloquer la libération de la propriété intellectuelle sur les fonds anti-pandémie, ce que même les Nations unies ont maintenant condamné comme discrimination raciale.
Kamel Nyari