Le ministère des Affaires culturelles a annoncé, mardi 31 mai, que le directeur de la Maison du roman fait l’objet d’un suivi administratif à cause de son comportement jugé “inapproprié” à la récente cérémonie des “Comar d’or”, réfutant ainsi les déclarations de l’écrivain à ce sujet.
En effet, vendredi le 27 mai 2022, le ministère avait décidé de mettre fin aux fonctions de Lassaâd Ben Hassine à la tête de la Maison du roman. L’annonce de sa révocation, qui intervient quelques mois après sa nomination (juillet 2021) a été relayée par certains médias et les réseaux sociaux.
Sur son compte officiel, sur le réseau social Facebook, l’écrivain avait évoqué des raisons en lien avec la liberté d’expression et sa prise de position envers certaine questions en lien avec le ministère et le fonctionnement de la Maison du Roman, et ce suite à la cérémonie du Comar d’or.
La cérémonie de la remise des prix de la 26ème édition du Comar d’or a été organisée le 27 avril 2022 au Théâtre municipal de Tunis en présence de la ministre des Affaires Culturelles, Hayet Guettat Guermazi et plusieurs personnalités du milieu culturel.
“Le limogeage de Lassaâd Ben Hassine de ses fonctions n’a aucun lien avec ses déclarations pour certains médias ni avec ses positions sur la performance du ministère et les activités de la Maison du Roman”, lit-on dans un communiqué du ministère publié, en ce mardi 31 mai, sur son réseau social dans lequel il précise les raisons derrière sa décision.
Le ministère a fait savoir que le comportement du Directeur de la maison du roman à la cérémonie du Comar d’or “a suscité le mécontentement des invités”. Le ministère a estimé “un manque de respect vis-à-vis des personnalités présentes dont des écrivains et des intellectuels”.
La même source a évoqué ce qu’elle qualifie de “comportements inappropriés et irresponsables dans une violation manifeste de l’éthique de l’agent public et de la législation et la réglementation en vigueur”.
Les motifs avancés ont fait que Ben Hassine soit accusé par le ministère de “manquer à ses obligations morales et professionnelles en tant que dirigeant de la Maison du Roman”.
Cette précision du ministère intervient quelques jours après sa décision de mettre fin aux fonctions de l’écrivain à la tête de la Maison du Roman. En parallèle, le ministère a annoncé, ce mardi dans l’après-midi, la nomination de la romancière et journaliste, Amel Mokhtat Ayari, à la tête de la Maison du Roman.
La Maison du roman dont le siège est au coeur de la Culture “représente un lieu de convergence idéelle autour du roman arabe et étranger qu’elle célèbre tout au long de l’année, lit-on sur le site de la Cité de la Culture.
Parmi ses principaux objectifs, “la promotion des auteurs et du roman tunisiens ainsi que la diffusion des créations romanesques en Tunisie et dans le monde.”
“Elle représente également un centre de documentation sur la littérature tunisienne et mondiale. A travers sa bibliothèque Béchir Khéraief, la Maison œuvre à rassembler les romans tunisiens dans toutes les langues, tout en allouant un espace spécial à la critique littéraire et aux arts.”
Depuis son inauguration au mois de mai 2018, la Maison du Roman a toujours été dirigée par des écrivains, tous d’expression arabe ; Kamel Riahi,- actuellement installé au Canada-, Lassaâd Ben Hassine et Amel Mokhtat Ayari, fraîchement nommée.