Kamel Ben Messaoud, enseignant à la Faculté de Droit et de Sciences politiques de Tunis, a déclaré que le nouveau régime politique en Tunisie sera probablement un régime présidentialiste dans lequel le président de la République concentrera tous les pouvoirs.
Un régime présidentialiste avec les risques d’une dérive autoritaire et une réduction des pouvoirs du gouvernement et du parlement, a-t-il estimé, samedi, lors d’une intervention prononcée au cours d’un colloque organisé par le Centre des Etudes Stratégiques sur le Maghreb.
Selon Kamel Ben Messaoud, le décret présidentiel 117 relatif aux mesures exceptionnelles est “anticonstitutionnel”. Ce texte est “une violation flagrante” de la Constitution.
“Si la Cour constitutionnelle existait, Kaïs Saïed n’aurait pas pensé à activer l’article 80 de la Constitution”, a-t-il dit.
Pour Kamel Ben Messaoud, la légitimité populaire du président de la République est faible. “Elle ne dépasse pas les 600 mille voix qui le soutiennent”.
Et d’ajouter que les voix qu’il a recueillies lors du second tour de la présidentielle en 2019 “ne reflètent pas réellement sa légitimité ; en témoigne le faible nombre de participants à la consultation électronique”.
Aujourd’hui, en Tunisie, la majorité des personnalités politiques pense que “la légitimité populaire dont bénéficiait le président Saïed s’est volatilisée”, a-t-il dit.
Le président a perdu sa légitimité le 22 septembre 2021 lorsqu’il s’est approprié les pleins pouvoirs, a-t-il estimé. Ses soutiens sont “de moins en moins nombreux.”