Le poète engagé irakien Muzaffar al-Nawab, qui a connu la prison et l’exil dans les années 60, est décédé vendredi à l’âge de 88 ans, ont annoncé les autorités irakiennes.
L’artiste est décédé dans un hôpital des Emirats arabes unis à Echarqa, au terme d’un long combat contre la maladie, a annoncé le ministère de la Culture irakien.
Né en 1934 dans une famille de la haute société de Bagdad, diplômé de la faculté des lettres, Nawab s’est fait connaître pour ses poèmes à l’ardeur révolutionnaire et à la gouaille populaire marqués par son engagement communiste et ses critiques des dictatures arabes.
Ses positions politiques le mèneront en prison et le jetteront sur la route de l’exil, en Iran, puis à Damas et à Beyrouth, mais aussi dans les capitales européennes.
Exilé à l’époque de Saddam Hussein, sa dernière visite en Irak remonte à 2011– après le retrait des troupes américaines qui ont envahi le pays en 2003. Il avait été accueilli en grande pompe par la présidence.
Le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi a demandé à ce que son corps soit rapatrié en Irak par avion ministériel.
Ses poèmes ont été repris en masse lors du soulèvement populaire inédit de l’automne 2019 contre une classe politique accusée de mauvaise gouvernance et de corruption endémique.
(avec AFP)