Manifestations pro-Saïed : Temps aux actes, à la reddition de comptes et à lutte contre la corruption

En signe de soutien au président Kaïs Saïed, des manifestants du Mouvement 25 juillet ainsi que des activistes de la société civile se sont rassemblés, dimanche, dans plusieurs régions du pays pour décrier la lenteur dans la reddition de comptes, presser le pouvoir en place à enrayer la corruption et appeler le président Saïed à changer de rhétorique et à joindre les actes à la parole.

A Béjà, un collectif de la société civile a manifesté devant le siège du gouvernorat pour exprimer son soutien au “mouvement de correction” prôné par le président de la République, Kaïs Saïed.

Interrogé par l’agence TAP, Maher Makni, activiste de la société civile, a affirmé que la manifestation vient exprimer le soutien au processus amorcé par le chef de l’Etat, lequel, a-t-il dit, est” la seule et unique voie du salut”.

“Nous sommes là pour se tenir aux côtés du président Saïed qui a barré la route aux mercenaires de la religion et aux corrompus”, a-t-il fait savoir.

“Le plus important reste à faire”, a-t-il nuancé, appelant le président Saïed à “joindre les actes à la parole” et à “demander des comptes aux meurtriers de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi”

De son côté, l’avocat et militant de la société civile, Karim Hasnaoui, a déclaré à l’agence TAP que l’objectif de la manifestation est de “se solidariser” avec le président de la République.

Il s’agit d’un “mouvement de correction” visant à rompre frontalement avec “une décennie noire” qui a terni l’image de la Tunisie, s’est-il indigné, appelant à réactiver les différents points évoqués par le président de la République au lendemain du 25 juillet, dont notamment, “le non-retour à la situation antérieure”.

A Sidi Bouzid, un nombre de citoyens de la région ont pris part, dimanche, à une marche de soutien au Mouvement du 25 juillet.

Les manifestants ont scandé des slogans pour la reddition des comptes des corrompus qui “ont contourné les objectifs de la révolution tunisienne”.

Ils ont, également, pressé le président Saïed à “réactiver des lois qui sont de nature à faire face à la dérive que vit le pays et à mettre fin à l’anarchie.”

Tout en réaffirmant leur soutien au président de la République, Kaïs Saïed, les manifestants ont vivement critiqué “les partis qui ont contribué à la détérioration de la situation sociale et économique du pays.”

Selon Sliman Rouissi, un manifestant, “l’étape actuelle commande impérativement de traduire en justice ceux qui sont tenus pour responsables de la ‘destruction du pays’ et qui ont ‘endigué la réalisation des objectifs de la révolution’, appelant le président de la République à “éviter la rhétorique” et à “passer à l’action” à travers une application vigoureuse des lois pour ‘parer au pire’.

Au Medenine, le bureau régional du Mouvement du 25 juillet a observé un sit-in devant la place des Martyrs. Objectif : revendiquer la poursuite du mouvement de correction, plaider pour la reddition de comptes des corrompus et juguler la corruption.

Le sit-in auquel ont participé des sympathisants du mouvement du 25 juillet et plusieurs composantes de la société civile à Médenine, vient répondre à l’appel lancé par les dirigeants du mouvement.

Des slogans de soutien en faveur des décisions prises par le président Saïed au lendemain du 25 juillet, de la reddition des comptes des responsables de la dégradation de la situation générale du pays ont été brandi par les manifestants.

“Le 25 juillet demeurera gravé dans la mémoire des Tunisiens. C’est sans nul doute une date charnière dans l’histoire de la Tunisie”, a martelé le président du bureau régional du Mouvement du 25 juillet, Mohamed Bedhiaf.

En juillet et septembre 2021, le président Kaïs Saïed avait décrété une série de mesures “exceptionnelles”, suscitant une vive polémique entre partisans et hostiles. Parmi ces mesures, figurent notamment, la dissolution du parlement, l’appel à des élections législatives anticipées et la tenue d’un référendum pour réviser la Constitution de 2014.