Les agressions contre les journalistes et photojournalistes ont augmenté au mois de mars par rapport à février 2022, a alerté le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt).
Selon le rapport de la cellule de veille du centre de sécurité professionnelle du Snjt, publié mercredi, 17 agressions ont été enregistrées en mars, contre 12 en février.
La majorité des agressions a eu lieu à Tunis, où 12 incidents ont été recensés. Elles ont touché 14 journalistes hommes et femmes et 3 photojournalistes qui ont travaillé sur le contre-terrorisme à 6 reprises, des sujets politiques à 4 reprises, judiciaires à 4 reprises, syndicales à deux reprises, et les questions sportives et environnementales à une reprise chacun.
Les journalistes victimes de violences sont répartis, selon le genre, entre 10 femmes et 7 hommes, travaillant dans 11 institutions médiatiques, dont 8 sites Internet, 2 stations de radio et une chaîne de télévision. Il s’agit de 8 établissements privés, 2 associations et une institution publique.
Le rapport fait, en outre, état de 2 cas de détention arbitraire et 2 cas de harcèlement, en plus des cas de menaces, d’incitation à la violence et d’un cas d’agression physique.
Les autorités judiciaires comptent à elles seules la moitié des agressions (8), outre des cas impliquant des policiers et des internautes.
Le Syndicat appelle à cesser de poursuivre les journalistes en vertu de la loi antiterroriste ou du Code pénal, et d’adopter le décret 115 comme base légale.
Il appelle également le ministère de l’Intérieur à ouvrir des enquêtes sur les atteintes au service public au cours des trois derniers mois.
Il exhorte, dans ce même contexte, la présidence du gouvernement à nommer des directeurs généraux dans les médias publics selon des critères de compétence et des contrats d’objectif, conformément aux principes dictés par la Haute Autorité indépendante de la communication audiovisuelle.
Le Snjt invite par ailleurs la présidence de la République à respecter le droit des journalistes à obtenir des informations et à respecter la loi n° 22 réglementant le droit d’accès à l’information.
Il appelle, enfin, les journalistes à déposer une plainte auprès de la cellule de veille pour toute agression subie dans le cadre de l’exercice de leurs fonctions.