” Longtemps, on a dit de moi que j’étais la petite fiancée de l’Italie. C’est vrai, je suis d’origine sicilienne, et c’est à Rome que ma carrière s’est envolée. J’avais alors vingt ans… et je ne parlais pas un mot d’italien.
Moi, je viens de là où le soleil réchauffe les cœurs et les corps, là où la douceur de vivre n’a d’égal que la perfection des paysages et la chaleur des sourires.
Claudia Cardinale n’existait pas encore. J’étais Claude, et j’étais née tunisienne. J’ai sauté dans le train. Celui de Tunis, qui m’amenait de la Goulette à Carthage. Celui de la vie, qui m’a guidée à Monastir, face à la caméra de René Vautier et Jacques Baratier.
Hasard ? Destin ? Qu’importe : j’ai toujours aimé prendre le train en marche. Mon train à moi, il m’a permis de traverser les océans. Et puis, souvent, il m’a ramenée chez moi…
A dix-sept ans, je suis partie pour Venise.
Dans ma valise, j’avais emporté un bikini et un burnous, ce grand manteau typique de mon pays. Le premier m’a rendue célèbre. Sous le second, j’avais caché la Tunisie “.
Qui dit mieux !
Moralité: il ne suffit pas de porter le nom musulman et né en Tunisie pour aimer la Tunisie. Claudia Cardinale le montre très bien. Et sans doute beaucoup d’autres.